Au 3e jour des travaux du 9e congrès du FLN, hier, tous les regards étaient braqués sur le rapport de la commission des candidatures, présidée par Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Les séances consacrées à la désignation des membres du comité central (CC), organe principal de décision, ont été houleuses, selon un congressiste, membre de la commission. Plusieurs listes de candidatures ont été contestées. Dans certains cas, les désaccords ont vite tourné à la bagarre. C'est le cas notamment de Bouira où un des congressistes aurait été tabassé. Les représentants d'Oran, d'El Oued et de Aïn Defla ont également eu des difficultés à s'entendre sur la liste des candidatures. Décrocher une place au comité central s'avère ainsi le principal enjeu de ce congrès, surtout que les postes de président et de secrétaire général du parti sont déjà occupés par les mêmes, à savoir le président Abdelaziz Bouteflika et Abdelaziz Belkhadem. Surtout que les congressistes s'installent déjà dans la logique des prochaines élections législatives et locales de 2012. Etre au comité central, c'est pour eux une manière de garantir leurs candidatures lors de ces futures échéances électorales. Chacune des 54 mouhafadhate a présenté six candidats au comité central. Trois d'entre eux seulement seront élus. Les autres, au nombre de 130, seront désignés par le SG du FLN parmi les cadres du parti, les ministres et les membres des deux chambres du Parlement. Aussi, une femme figurera obligatoirement parmi trois élus par mouhafadha. Cela permettra d'avoir au sein du comité central au moins 54 femmes. Le nombre des membres du CC peut dépasser 320, selon une source proche de la commission. Les travaux des commissions se sont poursuivis hier jusqu'à une heure tardive. Rien n'a filtré dans la journée sur la nature de la composante du comité central. S'il est statutairement habilité à désigner le SG, le CC ne pourra cependant pas lui retirer sa confiance en cas de problème ou dérive dans la gestion du parti. Le président du parti, qui n'est autre que le président Bouteflika, peut destituer le SG à travers la convocation d'un congrès extraordinaire. Il est le seul à pouvoir le faire. Comme il peut présider les sessions ordinaires semestrielles du CC. Autre enjeu, c'est le bureau politique qui aura à sa charge tout le fonctionnement du parti. Le BP sera composé de 15 membres, militants au FLN depuis au moins 15 ans. Deux femmes et un jeune militant de moins de 35 ans doivent figurer dans la composante du BP. Après l'adoption des statuts du parti, le congrès devait approuver le retour aux anciennes appellations des structures du parti en vigueur avant le congrès de 2005, à savoir le comité central et le bureau politique du parti au lieu du conseil national de l'instance exécutive et du secrétariat de cette dernière. Il adoptera enfin les rapports des différentes commissions pour les cinq prochaines années. M. Belkhadem a été plébiscité au poste de secrétaire général du parti du FLN pour un 2e mandat. Certains congressistes ont appelé à la nécessité de rajeunir les rangs du parti pour assurer la relève. C'est le cas de l'ancien ministre de la Santé et actuellement vice-président du Sénat, Abderrezak Bouhara, qui estime que le FLN doit opérer sa mutation s'il veut ne pas disparaître à l'avenir. Dans une déclaration à la presse, il relève que l'âge de la génération aux commandes du parti dépasse les 70 ans. Il faut donc à ses yeux faire appel aux jeunes.