De profonds antagonismes ont éclaté, jeudi dernier, entre des ministres FLN autour de la date du déroulement du huitième congrès bis du parti. Ces désaccords intervenus peu avant la tenue du conseil de coordination du FLN (une instance consultative constituée de ministres, des présidents de commissions parlementaires au sénat et à l'APN, du président de l'APN, des membres de l'instance exécutive du parti et de personnalités politiques du FLN) programmée en fin d'après-midi au siège du parti à Hydra ont, en effet, déteint sur cette rencontre qui ne s'est finalement pas tenue. Et pour cause, l'objet du désaccord est de taille : la date à laquelle devrait se tenir le congrès. Deux tendances se sont constituées à cette égard : celle de Abdelaziz Belkhadem, le président de la commission de préparation du congrès bis qui veut un congrès les 13 et 14 octobre prochain et celle de Amar Tou (absent car en mission à l'étranger), président de la commission des programmes qui exige un report de la date des assises après le ramadan. Ces deux tendances se sont, en effet, affrontées en cercle restreint, jeudi. Même absent, Amar Tou n'en a pas été moins défendu par ses pairs du gouvernement partageant ses thèses. À l'image de Tayeb Louh, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale et Rachid Harraoubia, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Selon une source très au fait des rouages du FLN, l'argument avancé par les auteurs de la revendication d'un report du congrès est que “les partisans de Benflis, aussi bien dans la commission de préparation qu'au niveau local, ont commencé à préparer le congrès dans les wilayas alors que les redresseurs n'ont rien fait dans ce sens”. “Si le congrès est maintenu pour avant le mois du ramadan, les pro-Benflis auront une majorité de congressistes à leur actif”, ajoute encore notre source avant de préciser qu'“ils exerceront de cette façon une véritable hégémonie sur le comité central”. Belkhadem, de son côté, voudrait tenir le congrès dans les meilleurs délais. Il a regretté, en s'adressant à la presse, le retard pris dans la préparation de ce rendez-vous. “La lenteur des travaux des sous-commissions retarde la tenue du congrès”, a-t-il ajouté. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'il a fixé un “deadline” aux sous-commissions pour “finaliser leurs travaux avant le 30 septembre”. Ce faisant, une source digne de foi affirme que le congrès du FLN se tiendra “quoi qu'il en soit avant le 1er novembre”. Par ailleurs, Belkhadem a durci le ton à l'égard de Tou en lui déniant le droit de s'exprimer au nom de la commission de préparation du congrès. “Je suis le président de la commission de préparation et je suis la seule personne habilitée à m'exprimer en son nom”, a-t-il martelé devant les journalistes. En outre, le siège du FLN a abrité, jeudi dernier, une rencontre des sous-commissions de préparation du congrès sous la présidence de Belkhadem pour une évaluation de l'avancement de leurs travaux. La rencontre de la commission nationale qui était prévue pour hier a été de fait reportée sine die. Une journée parlementaire du FLN, initialement prévue pour demain autour de la préparation des assises du parti, a également été reportée pour le courant de la semaine. N. M.