Le continent africain compte mener ses propres recherches en vue d'éviter les effets néfastes de l'utilisation d'une technologie qu'il ne maîtrise pas encore. Fondé en 1992 pour voir le jour concrètement en 1997 avec l'adoption de son règlement intérieur, le conseil des gouverneurs de l'agence africaine de biotechnologie (CDG) se veut être une institution de recherches dans le domaine de la biotechnologie. Composé de 16 pays africains, la liste est toujours ouverte pour les états de ce continent, représentés par les ministres de l'enseignement supérieur. Le CDG, présidé par l'Algérie en la personne de Rachid Harraoubia, a tenu hier la 3e session de son conseil. à l'ordre du jour, le bilan et les perspectives ainsi que le renouvellement du bureau composé du président, de deux vice-présidents et d'un rapporteur, par les ministres de l'enseignement supérieur des pays membres ou de leurs représentants. Les participants étaient unanimes à dire qu'il serait profitable que l'Algérie continue à assurer la présidence du CDG. Sur proposition de l'ambassadeur de la Tunisie à Alger, les hôtes de Harraoubia ont désigné le Cameroun et le Gabon aux postes de la vice-présidence et le Ghana en qualité de rapporteur. Passant à l'évaluation du précédent mandat, M. Harraoubia se dit satisfait des actions de l'agence. “Le bilan est positif. Nous sommes partis de rien et nous avons pu mettre en place une institution africaine en un temps record”, nous dit le ministre en avançant “les efforts louables de l'Algérie dans la création de cette agence” que les membres comptent rehausser au rang d'organisme international. Et pour ce faire, les états membres devront accélérer les démarches de ratification car sur les 16 membres, seuls trois pays, l'Algerie, le Burkina-Faso et le Cameroun, l'ont déjà fait. Chose que le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique “regrette”. Toutefois, ce handicap n'a pas freiné les actions de l'agence qui a à son actif plusieurs acquis. Le ministre cite entre autres : le montage et la mise en œuvre des projets de coopération multinationaux, des réseaux africains des biotech et du programme africain de développement des biotechnologies commerciales. à propos de ce dernier projet, l'Algérie a alloué une enveloppe de 280 000 $ pour lever l'une des conditionnalités formulées par la Banque africaine du développement en vue de l'octroi d'un don de 1,7 million d'unités convertibles. Des dons dont l'agence a réellement besoin pour financer ses travaux de recherche dans le domaine de la biotechnologie. Un domaine très vaste que les pays membres comptent explorer les créneaux spécifiques au continent. L'accent sera mis sur la santé humaine, notamment les recherches sur le Sida qui fait des ravages, l'agriculture (OGM) et l'environnement. En un mot “cette agence est le creuset dans lequel tous les experts africains fonderont leurs expériences et leur savoir-faire dans le développement de la formation et la recherche en biotechnologie et l'expertise des OGM”. Il faut savoir à ce propos que, suite à une enquête menée par l'Unesco et le Pnud, des centres d'excellence en biotechnologie ont été identifiés dans les 16 pays membres. M. B.