Le renouvellement du contrat signé entre le groupe français Suez Environnement et le ministère des Ressources en eau dépend des résultats de l'évaluation des activités de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), a indiqué hier Jean-Marc Jahn, directeur général de la Seaal lors d'un point de presse qu'il a animé au Jardin d'essai d'El Hamma (Alger) qui a abrité les festivités pour la célébration de la Journée mondiale de l'eau. Cette évaluation sera lancée incessamment, a-t-il annoncé. « Les choses sont cadrées par un contrat. Les autorités doivent évaluer les progrès. Ce qui est en train de se faire. Après, c'est à eux de donner suite à cette évaluation. C'est un processus tout à fait normal », a-t-il souligné. M. Jahn a précisé qu'il n'a « aucune crainte particulière sur cette démarche » qui était prévue dans le contrat. « C'est une évaluation pour vérifier si les chiffres dont nous disposons sont bien le reflet de la réalité. Tous les mois, on donne au ministère un rapport de gestion extrêmement complet », a-t-il noté. Les pouvoirs publics avaient confié la gestion déléguée des réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) d'Alger et de l'assainissement au groupe Suez en mars 2006. Le contrat d'une durée de 5 ans et demi prévoit l'amélioration des prestations de service dans la capitale pour un montant de 100 milliards de dinars dont 35 pour l'assainissement. M. Jahn a soutenu que la Seaal a tenu ses engagements contractuels. Il en veut pour preuve l'évolution du taux de la population qui bénéficie d'une distribution H24, qui est passé de 8% en 2006 à 99,1% à fin décembre 2009. « Il reste quelques poches de résistance que nous allons finaliser les prochains mois », a-t-il noté. « A Alger, on a ce qui se fait de mieux en matière d'eau et d'assainissement. On avait un planning à respecter. Sur certains aspects, on est dans les temps. Il y a du retard sur d'autres mais globalement on est sur la feuille de route », a-t-il assuré pour défendre le bilan de son entreprise. Les pertes en eau sur le réseau AEP sont estimées à 33%, elles restent importantes même si une légère baisse a été constatée par rapport à 2006 où elles étaient de 36%. M. Jahn explique cet état de fait par l'amélioration de la distribution qui occasionne davantage de fuites. « On répare 20 000 fuites par an. Certaines parties du réseau d'Alger datent parfois de 100 ans et il y a des fuites invisibles que les citoyens et les agents ne peuvent pas voir et qu'il faut chercher », relèvera-t-il. D'après lui, la population est satisfaite des prestations de la Seaal. « 86% des abonnés interrogés dans le cadre d'une enquête, réalisée par l'institut de sondage Immar pour nous, se disent satisfaits. Seulement 1% de nos 500 000 abonnés ont fait des réclamations », a-t-il dit à ce propos. M. Jahn n'a pas exclu par ailleurs le recours à la justice contre les mauvais payeurs. La Seaal a réalisé un chiffre d'affaires de 4652 millions de dinars en 2009.