«Je ne suis pas madame Soleil.» C'est en ces termes que s'est exprimé le premier responsable de Seaal sur l'avenir de la société en Algérie. Jean-Marc Jahn, directeur général de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger, constate que l'approvisionnement des Algérois en eau potable s'est amélioré depuis que Suez en a pris la charge en collaboration avec l'Algérienne des eaux. Malgré ce satisfecit, la société n'est pas exempte d'évaluation. Le gouvernement a déjà lancé un appel d'offres pour sélectionner un bureau d'études. Sa tâche consistera à vérifier si les données transmises par la société sont exactes. Chaque mois, depuis mars 2006, date du début du contrat avec le gouvernement algérien, le DG adresse au gouvernement un rapport détaillé sur toutes le activités de Seaal. Cela n'a pas pour autant mis fin à l'impatience du ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Il presse Seaal d'aller plus vite dans ses travaux même s'il n'y pas de retard. Sellal est un homme pressé, concède Jean-Marc Jahn, lors d'une conférence de presse organisée hier au Jardin d'Essai du Hamma à Alger où ont eu lieu les festivités célébrant la Journée mondiale de l'eau. Le ministre a même assisté à un exposé du directeur général sur les réalisations effectuées à Alger à un an et demi avant l'expiration du contrat de gestion déléguée. Jean-Marc Jahn n'est pas muet comme carpe quand il parle d'avenir. Selon lui, il y a encore du travail à faire car on ne peut jamais mettre un terme aux fuites. Les problèmes de ressources, d'adduction, de distribution d'eau et de recouvrement des factures continueront également à se poser. Le directeur général ne serait pas mécontent de continuer son expertise dans la gestion de l'eau à disposition des Algérois pour une autre période. Mais c'est au gouvernement d'en décider, dit-il. Ces propos ne sont pas différents de ce que dit le ministre des Ressources en eau. Il concède que la décision finale ne sera prise qu'à l'issue du rapport d'évaluation. Mais il ne cache pas que l'Algérie a acquis une compétence dans le domaine de la gestion de l'eau de sorte qu'il serait peut-être inutile de faire appel plus longuement à l'expertise étrangère. Lors de cette sortie médiatique, le directeur général était accompagné d'autres cadres. C'est le cas de Thierry Dezenclos, directeur chargé de l'assainissement. Il a été interrogé sur les méthodes de passation de marchés avec les fournisseurs. Certaines sociétés algériennes se sont plaintes du fait qu'elles n'arrivent pas à décrocher des contrats de fourniture de matériaux nécessaires à différents travaux. Le responsable de Seaal affirme qu'il y a au moins trois critères sur lesquels se base la société pour accorder des marchés. Il s'agit du respect des règles des marchés publics, du respect des normes et du choix du moins-disant. Quelquefois, il arrive que des matériaux ne soient pas disponibles en Algérie et la société est obligée de faire appel à des fournisseurs étrangers. L'Algérie n'a également pas de normes exhaustives embrassant tous les composants entrant dans l'industrie de l'eau. Il pourrait s'agir de celles relatives aux adjuvants accélérant le séchage de bétons lorsque des regards sont réalisés. Lors des manifestations d'hier, il y a eu plusieurs sociétés intervenant dans le domaine de l'eau qui ont eu à organiser des stands d'exposition. Parmi elles, on trouve quelques fournisseurs de Seaal qui sont représentées par leurs responsables. Madame Louiza Ferrane, cadre commercial à Agrodeel, distributeur exclusif de l'italien Caprarai, a signalé que même les sociétés de gestion de l'eau d'Oran ainsi que l'ADE et les directions de l'hydraulique de wilaya sont clientes de leurs produits. On peut citer entre autres, des pompes dont le montage est effectué en Algérie ou encore des tuyaux.