Les résultats ne sont pas faibles uniquement en langue arabe, comme l'a souligné la ministre de l'Education nationale dans une récente déclaration publique, mais bien dans toutes les matières essentielles, à savoir les mathématiques et le français pour le primaire, auxquelles s'ajoute la physique dans le moyen et la philosophie dans le secondaire, précise Ali Benzina, président de l'Organisation nationale des parents d'élèves. Cette organisation pointe un doigt accusateur vers le ministère «responsable» de plusieurs défaillances «ayant engendré la baisse du niveau scolaire, ce qui menace le système éducatif». L'organisation cite, entre autres, le recrutement d'enseignants non qualifiés pour l'enseignement, la surcharge du programme, mais aussi le retard pris au début de l'année pour que les cours commencent sérieusement. Pour M. Benzina, «la rentrée des classes avec le retard pris dans l'installation des enseignants, dont certains manquent jusqu'à présent, ainsi que l'engagement de beaucoup d'enseignants dans les élections ont affecté les résultats du premier trimestre». Les enseignants, qui attendent la tenue des conseils de classe pour une évaluation définitive des résultats, estiment que les notes obtenues reflètent les difficultés de maîtrise des programmes de deuxième génération. «Les enseignants n'ont pas été suffisamment formés pour ces programmes et les lacunes sont visibles sur leur façon de donner les leçons. Les enseignants sont mal formés et en plus ils sont livrés à eux-mêmes», souligne Hand Ouali Mhand, chargé de la pédagogie au Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Ce dernier estime que «les disparités» relevées à l'accueil des élèves en 1re année primaire, vu que le préscolaire n'est pas généralisé, «pèsent sur le reste du cursus du primaire». Selon lui, «des enfants passent directement en deuxième année primaire et traînent ainsi avec eux des dysfonctionnements d'apprentissage». La surcharge des classes et du programme engendre l'impossibilité de «remédiation» adéquate aux élèves en difficulté, ajoute M. Amoura du même syndicat. Le recrutement des enseignants «hors spécialité» a accentué les lacunes de maîtrise de la deuxième génération des programmes, selon M. Amoura, qui rappelle que des centaines de milliers d'effectifs ont été recrutés, sans formation dans le domaine, après le départ massif à la retraite des compétences du secteur. Outre les raisons «classiques» liées aux conditions de travail des enseignants et ceux de la scolarisation des élèves, d'autres sérieux problèmes sont à énumérer, selon Lamri Zegar, de l'Union nationale pour les personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) : il s'agit du contenu des programmes de 2e génération «qui dépasse le niveau intellectuel des élèves et parfois celui des enseignants» ainsi que «l'empressement» du ministère quant aux réformes en comptant sur la formation «expéditive» qui n'a pas encore abouti. La qualité de la formation doit être le seul critère pour le recrutement, estime le Syndicat des inspecteurs de l'éducation nationale (Sien). Ce dernier appelle à la contractualisation du secteur de l'éducation avec les écoles normales supérieures.