Le programme de deuxième génération permettra de hisser le niveau de l'école algérienne après plusieurs années de replâtrage. Manque de personnel encadreur, surcharge des classes, absence du nouveau manuel scolaire dans certaines régions du pays, la restauration des élèves, ces problèmes que posent les syndicats de l'éducation à chaque rentrée scolaire demeurent toujours d'actualité. D'ailleurs, certaines formations syndicales ont trouvé dans cette situation une occasion opportune pour montrer leurs griffes, d'autres jugent que c'est le moment ou jamais de faire une critique objective de l'école algérienne avec ses avantages et ses inconvénients. Contacté, hier, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a indiqué que la rentrée scolaire de cette année est marquée par un manque flagrant, notamment dans le corps d'enseignants avec la mise à la retraite de 20 896 enseignants et 9 788 cadres administratifs. Pour combler ce manque, le ministère de l'Education a fait appel à l'exploitation des listes d'attente des admis aux précédents concours de recrutement dans le secteur de l'éducation, «le problème qui se pose est lié à la lourdeur de cette opération, la convocation et l'installation des nouvelles recrues dans les postes vacants risquent de prendre plus de temps», a-t-il constaté. Comme il a évoqué également le nombre d'admis aux fonctions d'enseignants et qui n'ont pas rejoint leur poste «la majorité est constituée de femmes et ces dernières n'acceptent pas de travailler loin de leur foyer» une situation qui risque d'aggraver davantage le déficit en matière d'enseignants. Le deuxième point évoqué par le syndicaliste est lié au problème de la surcharge des classes, une situation due au retard enregistré dans la réception des projets lancés dans le secteur de l'éducation. «La réalisation d'infrastructures de base accuse un retard flagrant, sur les 138 lycées programmés pour la rentrée 49 seulement ont été réceptionnés, et 38 collèges sur les 107 programmés. Donc la surcharge des classes est une réalité. L'absence de planification dans la réalisation des projets de construction des cités a aggravé encore davantage la situation» a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la distribution de 70 millions de nouveaux manuels scolaires et la restauration des élèves, notamment dans le primaire, M.Amoura, juge qu'il est temps que le ministère de l'Education assure la gestion de ses dossiers au lieu de les confier aux autorités locales, «le ministère de l'Education alloue un budget considérable pour assurer la restauration et la distribution du livre scolaire, mais la gestion de cette charge dépend des Assemblées communales, ce qui est anormal», a-t-il regretté. Selon M.Amoura, la rentrée scolaire n'est pas seulement marquée par des points noirs mais aussi par quelques progrès, notamment avec la mise en oeuvre du programme de deuxième génération. Il fallait attendre 20 ans pour faire une première évaluation du contenu du programme scolaire alors que dans les autres pays la révision du programme se fait chaque 5 ans. La mise en oeuvre de ce programme a également résolu un problème important, celui de «l'allègement du poids du cartable qui courbe le dos de nos enfants», sur le plan pédagogique «on est passé du bachotage à la réflexion». Une chose importante aussi est celle de l'introduction des textes littéraires d'auteurs algériens dans les nouveaux manuels scolaires, ce qui est un chose importante pour la préservation de la culture algérienne et de faire sa promotion à partir de l'école. «Un premier pas pour l'amélioration de la qualité de la formation dispensée aux élèves, pour cela nous encourageons cette initiative qui vise à la promotion de la culture algérienne», a-t-il renchéri. Ce dernier estime que le programme de la réforme initié par le ministère de l'Education permettra de hisser le niveau de l'école algérienne après plusieurs années de replâtrage. De son côté, le Conseil national autonome du personnel du secteur ternaire de l'Education nationale (Cnapeste), a indiqué à travers son chargé de communication, Messaoud Boudiba, que la rentrée scolaire de cette année n'est pas tout à fait différente des précédentes. «C'est le même constat chaque année. La surcharge des classes, le manque d'enseignants et le retard dans la distribution du nouveau manuel scolaire sont des problématiques récurrentes qui occupent le devant de la scène à chaque rentrée scolaire, en plus de la satisfaction de la plate-forme de revendications des syndicats du secteur qui est toujours en attente», a-t-il constaté.