Trois événements majeurs de ce début d'année risquent de bouleverser les prix du pétrole pour le reste de l'année, prédit une étude publiée par l'experte des questions énergétiques, le Dr Ellen Wald, dans les colonnes du site économique britannique Investing, a rapporté hier l'APS. Pour l'experte, le premier événement est la publication récente d'une étude indépendante sur les réserves saoudiennes, la première de ce genre dans le royaume. L'étude a été réalisée par les consultants pétroliers DeGolyer et MacNoughton et montre que les réserves pétrolières saoudiennes s'élèvent à 263,1 milliards de barils. Ce chiffre ne comprend pas la part du pétrole de l'Arabie Saoudite dans la zone neutre qu'elle partage avec le Koweït. Selon cette experte, la divulgation de cette information est importante pour deux raisons. Premièrement, cela prouve, explique-t-elle, que le scepticisme à l'égard des réserves autodéclarées de l'Arabie Saoudite n'est pas fondé. «De toute évidence, l'Arabie Saoudite n'induit pas le public en erreur quant à la taille et au caractère récupérable de son pétrole», a indiqué Mme Wald. Deuxièmement, l'Arabie Saoudite a choisi de publier cette information avant une vente d'obligations prévue au cours du deuxième trimestre de l'année par Aramco, la société publique du pétrole. Selon elle, il semble clair que l'annonce des chiffres officiels des réserves à ce moment-ci, vise à renforcer l'offre obligataire d'Aramco. Par conséquent, le marché sait plus ou moins à quoi s'attendre concernant la capacité de l'Arabie Saoudite à œuvrer pour la stabilisation des cours. Pour ce qui est du deuxième événement, il concerne l'offre iranienne sur le marché. En effet, les exportations de ce pays en décembre se sont élevées à près de 942 000 barils par jour, ce qui est inférieur à la quantité autorisée conformément aux sanctions américaines. Cependant, environ 370 000 barils de pétrole par jour sont toujours en transit sans destination claire. Une situation qui inquiète déjà le marché et dont les conséquences pourraient être plus graves à mesure que la tension entre les Etats-Unis et l'Iran montera d'un cran. S'agissant du troisième événement, il est lié à l'Arabie Saoudite qui pourrait réduire de façon conséquente son volume de brut extrait et par conséquent son offre au cours de l'année. En effet, le royaume table sur un prix moyen du baril à 80 dollars. Il est d'ailleurs inscrit dans le budget de l'année. Etant donné que c'est un producteur majeur, les analystes estiment que les dirigeants saoudiens opéreront une importante réduction de la production. Des sources proches du gouvernement ont indiqué que Riyad avait réduit ses exportations de pétrole en janvier à 7,2 millions de barils par jour et qu'il les réduira encore davantage en février, à 7,1 millions de barils par jour. Le ministre du Pétrole Al Falih a déclaré récemment que l'Arabie Saoudite avait déjà baissé sa production de pétrole à 10,2 millions de barils/jour.