Face à l'instabilité qui a gagné le marché pétrolier depuis quelques jours, l'Arabie saoudite a affiché, hier, sa disponibilité à réduire sa production pétrolière. Etant le premier exportateur mondial de l'or noir, le Royaume saoudien a fait une annonce importante, hier, pouvant ramener une stabilité tant attendue par les producteurs et exportateurs des produits pétroliers. En effet, le Royaume saoudien a affiché son intention de réduire la production et les exportations de pétrole le mois prochain afin de réduire les stocks excédentaires qui ont pesé sur les prix du brut. La production de la Saudi Aramco en mars sera inférieure de 100.000 barils par jour (bj) à son niveau de février, tandis que les exportations resteront inférieures à 7 millions de barils par jour (mbj), a indiqué le ministère de l'Energie. Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, a estimé que la coopération entre l'Opep et ses alliés non membres de l'Opep stabiliserait les marchés pétroliers. «Notre degré élevé de coopération et de coordination continuera d'apporter les résultats escomptés», a-t-il déclaré lors d'une conférence à Riyad. «L'Arabie saoudite reste concentrée sur la réduction des stocks excédentaires de pétrole», a déclaré un porte-parole du ministère. «La volatilité des marchés est une préoccupation commune des producteurs et des consommateurs, et le royaume s'est engagé à atténuer cette volatilité et à en réduire les effets négatifs», a-t-il ajouté. L'Arabie saoudite a lancé déjà un appel, en janvier dernier, à étendre la coopération entre l'Opep et les producteurs non membres de l'Opep au-delà de 2018, après avoir constaté que l'accord de réduction de la production signé en novemebre 2016 ait réussi à soutenir les prix. Le prix du pétrole a chuté de plus de 110 dollars le baril en 2014 à environ 30 dollars début 2016. Mais il est remonté depuis lors et avoisine actuellement les 60 dollars. Hier, les prix du pétrole ont résisté dans les marchés européens malgré la hausse de la production américaine. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 62,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mars 43 cents à 58,76 dollars. Les prix ont été influencés en partie par la production américaine de pétrole non conventionnel. Les producteurs américains ont profité de la dernière hausse des prix du brut pour relancer de plus belles leurs coûteuses exploitations. Ce qui a influencé de manière directe les marchés. Par ailleurs, les marchés attendaient, hier, les données hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) arrêtées au 9 février sur les réserves et la production américaine. Les analystes tablent sur une hausse des stocks de brut de 3,1 millions de barils, de ceux d'essence de 1,8 million de barils et sur une stabilisation des stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel), selon un consensus compilé par l'agence Bloomberg. Il est clair que l'offre excédentaire pèse sur le marché et la progression de la production pétrolière américaine a freiné l'élan des prix du pétrole. L'initiative saoudienne mérite d'être soutenue par les principaux producteurs mondiaux.