Selon le président du CAME, Karim Lembrouk, les entrepreneurs qui maintiennent la pression comptent aussi revendiquer «l'instauration d'un environnement de travail favorable, d'un régime fiscal et parafiscal propre à la micro-entreprise, ainsi que l'accès au foncier». Il rappelle que la revendication pour l'effacement de toutes les dettes a été décidée à l'occasion d'un congrès à travers lequel une trentaine de wilayas étaient représentées. Pour lui, «le financement via les dispositifs avait un but social, il est donc normal que la solution aux problèmes rencontrés soit aussi sociale». Le CAME refuse ainsi toute forme de rééchelonnement estimant qu'il ne s'agit que d'un moyen de «mettre un terme à la relation dispositif-banque-entrepreneur et la redéfinir en relation banque-entrepreneur uniquement». Le représentant du collectif notera que le nombre de micro-entreprises en difficulté augmente chaque année. «Sur nos 1500 nouveaux adhérents cette année, plus de 900 sont en situation de contentieux», dira notre interlocuteur. Les PV de saisie du matériel pour non respect des échéanciers de remboursement des crédits se multiplient et le CAME y voit «un harcèlement et une pression de plus sur les promoteurs déjà en difficulté». Notre interlocuteur soutient que les bénéficiaires de projets Ansej, Cnac et Angem font aussi face à «un environnement de travail hostile, défavorable à l'évolution des micro-entreprises et ne garantissant pas l'égalité des chances dans l'accès aux marchés publics. Il y a aussi le problème de la saturation des créneaux, car pendant longtemps, les projets étaient accordés à tout-va sans prendre en considération les besoins exprimés dans chaque secteur. L'information et l'accompagnement ont aussi fait défaut pendant de longues années». Les cotisations à la Casnos en litige Un collectif d'organisations professionnelles de la wilaya de Tizi Ouzou regroupant l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le Collectif d'appui à la micro-entreprise (CAME) et la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE) dénonce certaines mesures adoptées par la Casnos à l'endroit de ses adhérents. Dans une déclaration rendue publique lundi, les signataires dénoncent les redressements jugés abusifs adressés aux cotisants et les sorties des contrôleurs ou encore les conditions de l'octroi des mises à jour. Ils interpellent le wali afin «d'intervenir auprès de qui de droit et mettre un terme à ce problème qui n'a que trop duré». Il y a une année, un large mouvement de protestation des cotisants à la Casnos a eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou afin notamment d'exiger le maintien du seuil minimum à payer en terme de cotisation annuelle à savoir 32 400 DA. «Une réunion de travail s'est tenue le 28 décembre 2016 en présence du directeur général de la Casnos», rappelle le document qui note l'engagement du responsable à régulariser la situation et à «maintenir le taux minimum, l'indemnisation des cotisants contraints de payer plus, l'amélioration des prestations et l'arrêt des poursuites judiciaires, mais rien n'est fait».