Le nouvel an amazigh, Yennayer, a été fêté comme il se doit cette année, à Mostaganem, avec des festivités non-stop, qui ont duré plusieurs jours. En effet, diverses manifestations artistiques, des expositions d'artisanat et des conférences consacrées à l´histoire du nouvel an amazigh étaient au programme, animées par les directions de la culture, de la jeunesse et des sports, ainsi que des associations, afin de donner à ce nouvel an berbère, qui souffle sa 2968e bougie, sa pleine dimension. Les festivités se sont étendues, jeudi, à travers tous les établissements scolaires de la wilaya, tous paliers confondus, où élèves et enseignants, vêtus de beaux vêtements traditionnels, tous enthousiasmés, ont marqué l'événement. Une aubaine aussi pour mettre en valeur les plats traditionnels amazighs, comme le couscous au poulet, cherchem, qui occupent encore une place de choix au menu de la gastronomie de la région de Mostaganem et autres friandises et fruits secs. Dans la wilaya de Béchar, le nouvel an amazigh et l'officialisation de sa journée ont été célébrés, hier, à la Maison de la culture, dans une ambiance festive et conviviale. La fête était au rendez-vous, à la hauteur de l'événement historique. Sur l'esplanade de l'institution culturelle, visiteurs et autorités locales ont pu mesurer la signification profonde de cette journée et l'apprécier à travers une exposition retraçant son patrimoine culturel et identitaire. La présence de troupes folkloriques, les danses typiquement locales, l'odeur du baroud qui a tonné, ont donné une autre dimension à l'événement. L'ambiance festive a dépassé le cadre de la commune de Béchar, pour aller s'installer dans les ksours du nord (45 km au nord de Béchar) constitués des localités de Lahmar, Boukaïs et Mougheul, des régions à forte population amazighe, qui ont accueilli une caravane de visiteurs lancée à partir de la Maison de la culture. Après les festivités, la soirée s'est achevée par la projection d'un film court sur la localité de Kénadsa (18 km de Béchar), mettant en relief l'histoire de cette cité, ses cheikhs de la zaouia Ezzianya, sa contribution aux sciences islamiques, ses artistes, ses écrivains et enfin la découverte et la mise en exploitation des gisements de charbon en 1917. D'autre part, à Ghazaouet, la ville a célébré, dans une ambiance festive, la traditionnelle fête de Yennayer (nouvel an amazigh) ou Annayer, comme on l'appelle dans cette région. Cette initiative est à mettre à l'actif de l'APC, en collaboration avec le monde associatif. Cette année, la célébration du nouvel an amazigh a revêtu un cachet particulier, pour lui donner sa dimension nationale. Le centre culturel où se sont déroulées les festivités a suscité un énorme engouement de la part des citoyens. Les citoyens se sont dit fiers de célébrer ensemble cet événement typique dans un climat de convivialité, de solidarité, d'union et de paix. La célébration de cette fête a été marquée par plusieurs expositions : des habits traditionnels, des ustensiles de cuisine anciens, des outils agricoles et des mets traditionnels (plats et gâteaux). «Nous célébrons une tradition héritée de nos ancêtres. Cette fête s'inscrit dans l'esprit de la solidarité collective et de l'attachement aux valeurs de partage d'entraide et de paix qui sont les nôtres. Nous avons de tout temps célébré Yanneyer. Je me souviens encore, trois jours avant la fête, les femmes du quartier se réunissaient autour du kanoun pour préparer les gâteaux, le petit pain rond garni d'un œuf, les pères achètaient d'autres produits, figues sèches, dates sèches, oranges enfin les composants qui rentrent dans la confection du petit bonhomme de Yenneyer. La veille de Yanneyer, la nuit, avec les copains, on sillonnait le quartier de maison en maison, chantant la fameuse ritournelle de Yennayer Ahbanou Banou et les gens nous donnaient un peu de ce qu'ils avaient dans la tbika», raconte avec nostalgie Khaled Fliti, le P/APC de Ghazaouet. Et de conclure : «Assegas ameggaz, Yennayer amervouh.»