«Un kamikaze a été abattu ce matin (dimanche) à Ménaka, alors qu'il tentait de se faire exploser aux abords du poste des FAMa (Forces armées maliennes) de la Garde nationale à Ménaka», selon un communiqué posté sur la page Facebook de l'armée. «Malheureusement lors de cette opération, quatre personnels FAMa ont trouvé la mort», ajoute le texte. Un responsable militaire malien a indiqué auparavant, sous couvert de l'anonymat, qu'il y a plus d'un assaillant et attribué l'attaque à des djihadistes. «Les terroristes ont tué quatre soldats à Ménaka, ils n'ont pas réussi à prendre le camp militaire et nous contrôlons de la situation», a-t-il assuré. L'attaque a été confirmée par un autre responsable militaire malien qui a expliqué que les assaillants étaient arrivés «à moto et dans des véhicules» avant de tirer des roquettes contre le camp. Des hélicoptères militaires français survolaient la zone dimanche matin, ont indiqué ces sources. Le camp de Ménaka attaqué dimanche se trouve à quelque 700 km à l'est de Tombouctou. Samedi, 14 soldats ont été tués et 18 autres blessés lors de l'attaque par des «terroristes» d'un camp militaire à Soumpi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tombouctou, selon l'armée. Jeudi, 26 civils, dont des mères et leurs bébés, ont péri dans l'explosion d'une mine à Boni, dans le centre du Mali, selon un bilan des Nations unies. Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al Qaîda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement. En juin 2015, le gouvernement malien a signé un accord de paix avec des coalitions de groupes armés non djihadistes, dont l'application accumule les retards. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques. En cette même année, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du pays et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger. Face à la dégradation de la situation aux confins de ces trois pays, le G5 Sahel a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, son projet de force conjointe antidjihadiste, initialement lancé en novembre 2015.