– Avec un accueil de rock-star dès l'aéroport, est-ce qu'on se dit qu'on n'a pas le droit à l'erreur ? Oui, les fans te donnent beaucoup d'amour mais après sur le terrain ils sont très exigeants, donc il faut répondre présent à leurs attentes et essayer de s'intégrer rapidement. Cela te pousse à donner le meilleur de toi-même. Après, si tu n'aimes pas la pression, il ne faut pas venir en Turquie. Ce n'est pas donné à tout le monde de venir jouer ici. Quand vous intégrez leurs clubs, vous faites partie de leur famille. ça fait partie de leur tempérament. Ils sont très méditerranéens et très chauds. J'aime beaucoup ça, c'est pour ça que je suis venu ici. – Pourquoi autant de top-joueurs ont été séduits par l'idée de rejoindre ce championnat ? Cela dépend, chaque personne à son histoire. Moi, c'est parce qu'à West Ham, au bout d'un moment, je n'étais plus heureux. Je suis venu (à Galatasaray) parce que je savais que c'était un grand club. J'avais besoin d'en retrouver un après Valence. Le projet qui m'a été présenté m'a plu, avec l'objectif de retrouver la «Champions League» et de gagner des titres. Après bien sûr, il y a un aspect financier qui est intéressant, mais je gagnais aussi bien ma vie en Angleterre. Ce n'est donc pas vraiment ça qui a fait que j'ai opté pour la Turquie, mais plutôt le fait de gagner des titres. – La passion des supporters a-t-elle aussi constitué un élément décisif dans votre choix ? J'étais venu en 2010 avec Valence pour jouer contre Bursaspor, c'était une ambiance extraordinaire. D'ailleurs ça m'avait choqué ! Et depuis que je suis là, ça s'est confirmé. A chaque fois qu'on joue, que ce soit à domicile ou ailleurs en Turquie, ce sont toujours des ambiances superbes. C'est vraiment top pour moi. Si je n'ai pas cet aspect-là, l'adrénaline et tout, cela ne me donne pas envie de donner le meilleur de moi-même. J'ai besoin de ça pour me stimuler. – Quand vous avez vu Mario Gomez quitter Besiktas en raison des troubles politiques et sécuritaires de l'été 2016 (coup d'Etat manqué…), cela ne vous a pas rebuté ? En fait, quand je regarde l'actualité dans le monde, on voit qu'il peut se passer des choses n'importe où. Moi qui ai grandi en banlieue parisienne, jamais je n'aurais cru qu'il se serait passé des choses à Paris. A Londres ou en Allemagne aussi… Humainement, Istanbul c'est top ! C'est loin de l'image qu'on nous présente à la TV, j'ai été agréablement surpris quand je suis arrivé ici. C'est vraiment une belle ville, et en plus ma famille se plaît ici, donc j'ai de quoi m'épanouir. Quand je suis dehors il y a même des gens qui me prennent dans leurs bras. – Comment jugez-vous le niveau du championnat ? Pour en avoir discuté avec des coéquipiers, cela fait longtemps que le championnat n'a pas été d'un assez bon niveau. Bien évidemment, l'arrivée des nouveaux droits TV a fait qu'il est devenu de plus en plus costaud. Il y a des joueurs expérimentés, de bons joueurs. La bataille pour le titre est très serrée, ça se jouera peut-être même à la dernière journée. – Adebayor, Pepe et autres Arda Turan ne sont donc pas venus pour le soleil d'Istanbul ? Quand je vois Adebayor sur le terrain, il n'est pas en préretraite ! Tu vois qu'il est toujours motivé, c'est un battant sur le terrain. Pepe, il n'a pas vraiment le choix à Besiktas, c'est un club où il y a une très grande pression. Dans ces clubs-là, il faut tout de suite répondre présent, les supporters ne te laissent pas te relâcher. L'attente est énorme, comme nulle part ailleurs en Europe, donc tu ne peux pas jouer à 50% !