C'était il y a vingt ans, jour pour jour. Le 28 mars 1990 paraissait le premier numéro du Jeune Indépendant, une semaine avant l'ouverture officielle du champ médiatique. Fondé par une équipe de cinq jeunes journalistes d'El Moudjahid, âgés de 24 à 28 ans, Le Jeune Indépendant est le doyen des journaux à s'être lancé dans l'aventure de la presse indépendante. Les premières parutions, sous forme d'hebdomadaire, étaient tirées à près de 49 000 exemplaires et « quasi-clandestinement », se remémore Amine Alouache, membre fondateur et actuel directeur de la publication. « Au début des années 1990, nous disposions d'une liberté de ton sans égale. La presse algérienne commençait à se découvrir, et que d'agréables surprises ! », confie-t-il, quelque peu nostalgique. « Le monde a été témoin de la naissance de professionnels, courageux, intelligents et motivés, avides de liberté et d'indépendance », raconte-t-il. Une corporation qui, en dépit du lourd tribut payé durant la décennie noire et du musellement qu'on a voulu lui imposer, n'aura jamais démérité et démenti le prestige auquel elle aspirait. « Autres temps, autres mœurs », et, en deux décades, Le Jeune Indépendant a évidemment « dû s'adapter aux profondes modifications qu'a connues le pays et à l'évolution de notre lectorat », explique Amine Alouache. Aujourd'hui, à « 20 ans, l'âge de la maturité », Le Jeune Indépendant connaît un tirage qui varie autour des 23 000 exemplaires, et il emploie près de 100 personnes, dont une cinquantaine de journalistes. « Jeunes pour la plupart, dont nous ne refusons presque jamais les candidatures », affirme Amine Alouache. Et qu'est-il prévu pour la décade à venir ? « Nous misons sur une amélioration de nos compétences et de la maquette en elle-même, comme par exemple, un changement de logo. Mais aussi et surtout une formation continue de notre effectif, en les faisant bénéficier de plusieurs stages de perfectionnement », prévoit le directeur de la publication. Ce dernier aspire aussi à une plus grande liberté d'expression et à une autonomie de gestion pour cette presse « qui a sauvé la République et est garante des libertés ». Que souhaiter de plus à notre aîné, si ce n'est une longue vie et un quotidien des plus radieux…