Suspendus en raison des difficultés budgétaires que vit le pays, plusieurs projets seront débloqués. Il s'agit notamment de l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Aïn El Hammam ainsi que celui de Maâtkas. Le «dégel» concernera aussi quatre stations d'épuration d'eaux usées prévues autour du barrage hydraulique de Taksebt. L'information a été révélée par le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, lors d'une visite de travail effectuée la semaine dernière dans les communes de Boghni, Maâtkas et Souk El Tenine. D'une capacité de 60 lits, le projet de l'EPH de l'ex-Michelet a été gelé en raison de la crise induite par la chute drastique des prix du pétrole. Une enveloppe financière de l'ordre de 20 milliards de centimes est affectée pour le lancement de son étude, selon le directeur local de la santé. En revanche, le nouveau Centre hospitalo-universitaire (CHU) de 500 lits programmé, il y a quatre années à Oued Falli, dans le cadre du plan quinquennal de consolidation de la croissance économique (2010-2014), est toujours suspendu. Annoncé par l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la visite de travail effectuée dans la région en 2015, ce projet structurant tant rêvé par la population devait alléger la pression sur le CHU Nedir Mohamed, dont la demande en soins est supérieure à ses capacités humaines, organisationnelles et financières. Le projet de l'EPH de Maâtkas, à 20 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, non lancé pour insuffisance de l'autorisation de programme (AP), subit lui aussi les conséquences du tarissement des sources de financement. Une demande de réévaluation de cette future structure de santé a été introduite auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui des Finances. La levée du gel sur d'autres hôpitaux prévue dans d'autres localités «interviendrait dans un avenir proche», a déclaré le wali de Tizi Ouzou. La deuxième opération de dégel de projets publics annoncée concerne quatre stations d'épuration sur les six prévues en amont du barrage de Tak-sebt. Principale ressource en eau potable des 67 communes de la wilaya, cet ouvrage hydraulique est menacé de pollution en raison des milliers de mètres cubes d'eaux usées et de rejets des huileries provenant d'une cinquantaine de villages relevant de 5 communes limitrophes. Pour remédier à cette menace patente, les autorités de wilaya avaient annoncé en 2013 la réalisation de six stations d'épuration des eaux usées (Step), avant d'être gelées. La suspension des différents projets inscrits au profit de la wilaya n'a pas manqué de susciter la réaction du RCD qui est allé jusqu'à organiser une marche à Tizi Ouzou en 2015 et de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Les élus ont estimé que ces mesures prises en raison de la conjoncture économique devaient prendre en considération le retard considérable qu'enregistre la région dans l'inscription et le lancement de projets de développement. Parmi les autres chantiers suspendus figurent le CHU de 500 lits, le complexe mère-enfant, la clinique du rein, le barrage de Sidi Khelifa, les axes autoroutiers Aïn El Hammam/Draâ El Mizan et Azazga/Azeffoune, ainsi que le projet de réalisation d'un incinérateur à Oued Aïssi.