La gestion du dossier du foncier industriel est devenue problématique dans la wilaya de Bouira. En dépit de la disponibilité des assiettes de terrain destinées à des investissements industriels, des porteurs de projets ne cessent de dénoncer non seulement les retards dans l'étude de leurs dossiers, mais surtout dans le choix des affectations décidées par la cellule d'investissement de la wilaya. Plusieurs investisseurs ont refusé de s'installer notamment au niveau des zones d'activités (ZAC) nouvellement créées dans le sillage des orientations du gouvernement appelant ainsi les autorités à promouvoir l'économie locale hors hydrocarbures. C'est le cas de la zone d'activités de Bir Ghbalou, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Bouira, qui ne dispose d'aucune commodité pouvant faciliter ainsi l'accès aux demandeurs de terrain. Ces derniers se plaignent de l'indisponibilité des commodités de base. Le site n'est pas accessible. La zone n'est pas encore raccordée aux différents réseaux d'eau, de gaz et de l'électricité. La chargée de la gestion du foncier économique à l'agence foncière de la wilaya a précisé qu'un seul arrêté d'affectation a été signé par le wali de Bouira. Il s'agit, selon la même source, d'un projet destiné à la fabrication de l'aliment de bétail. «Le permis de lotir de la zone en question n'est pas encore publié», a-t-elle assuré, en ajoutant que sur les 152 ha dégagés au niveau des 13 ZAC de la wilaya, 32 ha ne sont pas encore distribués. Selon des informations recoupées auprès des services de la wilaya, plus de 700 lots qui ont été créés au niveau de ces zones ne sont pas encore viabilisés. Par ailleurs, la situation reste inchangée au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled au sud de la commune de Oued El Berdi. L'investissement productif tarde à voir le jour. La même situation est aussi constatée au niveau des localités d'El Hachimia, Sour El Ghozlane, Dirah et Lakhdaria où le foncier dégagé n'est pas encore exploité. L'opération visant la viabilisation des zones en question est gelée. A Dirah, à l'extrême sud de la wilaya, les 800 ha récupérés par les autorités locales dans le cadre d'un projet de création d'une mégazone industrielle sont restés pratiquement en friche. Deux ans après que le Conseil national d'investissement (CNI) ait validé le dossier visant la création de la zone en question, le potentiel foncier est resté en jachère. Pourtant, des responsables du secteur, dont l'Agence nationale de l'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), avaient à maintes reprises annoncé avoir dégagé un budget spécial visant la réhabilitation du site. Quant à l'affectation des terrains, les autorités locales ont décidé à ce que cette zone soit exclusivement destinée à l'industrie agroalimentaire. Par ailleurs, ce sont des centaines d'hectares attribués à des investisseurs qui sont en attente d'être récupérées par les autorités. C'est d'ailleurs l'une des recommandations faites par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, consistant à récupérer ces assiettes, en recourant, aux tribunaux.