Je suis prêt à donner mes organes contre une prise en charge. » Ce cri de détresse, à vous glacer le dos, émane de Ahmed Meziani. La gravité du propos renseigne sur le degré d'anéantissement moral vécu par sa famille et ce que doit endurer leur enfant, Younès, âgé à peine de deux ans. En septembre dernier, Younès fait une chute et perd connaissance. Il est transporté à l'hôpital de Birtraria où des examens révèlent une occlusion intestinale. On le transfert à Mustapha Bacha où il sera opéré. Ablation de l'intestin grêle dû à une nécrose. Depuis, son état de santé ne cesse de se dégrader pour cause de dénutrition et de malabsorption. Il dépérit à vue d'œil. La seule solution pouvant le sauver est l'espoir d'une régénérescence de l'intestin. A la condition qu'il soit alimenté artificiellement, autrement dit dans le jargon médical, par voie parentérale. Une telle thérapie, malheureusement, n'est pas dispensée, selon la famille du malade, dans nos hôpitaux. Reste donc l'urgence d'un placement dans un centre spécialisé en Europe. Mais la demande de prise en charge introduite auprès de la commission médicale nationale accuse une fin de non-recevoir. La famille prend attache avec l'hôpital Necker en France à qui elle transmet le dossier médical détaillé. Mais le devis estimatif d'hospitalisation pour un mois à Necker s'élève à 75000 euros, ce qui est « très au-delà des ressources de la famille » et qu'il faudrait que l'enfant soit ensuite hospitalisé pour 23 mois encore dans un centre de soins de haut niveau où la facture coûtera de 400 à 600 euros/jour. La prise en charge est « notre dernier espoir pour sauver notre enfant d'une mort certaine », conclut le grand-père, Ahmed, qui a frappé à toutes les portes. Toutes les autorités médicales ont été saisies, Ordre des médecins et ministère de la santé. Un ultime recours a été adressé à la présidence.