Lotfi Double Kanon était aux commandes jeudi dernier devant un public compact à la salle Ibn Khaldoun à Alger. Le concert très attendu a drainé des centaines de jeunes dont une bonne partie est demeurée dehors. La salle Ibn Khaldoun enregistrait la limite de ses capacités d'accueil. Derrière leurs consoles de platine, les deux DJ ont donné, en intro, la température du spectacle. Du bruit, le maximum de bruit dans une salle qui manque cruellement d'une accoustique respectable. Les enceintes poussées au maximum n'y changeront pas grand-chose. Lotfi Double Kanon et son accolyte font leur entrée sur mode cavalerie. Et c'est à qui tiendra le plus longtemps. Le spectacle prend les allures d'un duel à qui fatiguera le dernier. Lotfi Double Kanon chatouille son public, le provoque. Celui-là est debout sur les sièges et va se coller à la scène, le personnel de la salle intervient pour éviter les débordements. « Y a-t-il des chômeurs dans la salle ? », lance-t-il. La réponse claire ne se fait pas attendre. Le rap se conjugue aussi au populisme. « Jump ». L'invitation hip-hop est athlétique. Il faut maintenir la cadence sur un rythme d'enfer. Lebhar wel moudja, Dellali, Bnet bladi, les pièces sont connues et reprises par le public. Pas d'exclusivité donc, même si on sait que Double Kanon est sur la sortie en France chez Universal d'un best of assorti de deux nouvelles compos. Une sortie probablement relayée en Algérie par Dounia Edition.