Le chanteur Mohamed Lamari donnera un concert ce soir à la salle Ibn Khaldoun à Alger. Un retour très attendu pour une soirée qui ne manquera sûrement pas d'ambiance lorsque l'on connaît la présence toujours marquante du chanteur sur scène. Une scène que Lamari a l'habitude de surchauffer par une voix toujours envoûtante tant le contact est direct avec le spectateur. Lamari, qui a fait de brèves apparitions ces derniers mois, revient pour un solo comme il en fait depuis plus d'un quart de siècle. Mais détrompez-vous, le chanteur reste jeune et vivace et sait pertinemment faire vibrer l'assistance. Djazaïrya, Samoura, Che Guevara et l'inévitable Rana h'na seront au menu de cette soirée. Les Algérois, les nostalgiques et la nouvelle génération ont toujours plaisir à découvrir un Lamari toujours énergique sur scène. Une voix qui porte très haut, du ténor en jargon muscial, une présence débordante et un dynamisme à faire envier les jeunes, tels sont les principaux atouts d'un chanteur qui entame ces cinquante années de chanson. En effet, Lamari a débuté tout jeune dans le monde musical, il avait à peine 10 ans. Il fera ses premiers refrains avec le regretté Abderrahmane Aziz, un autre ténor de la chanson algérienne, et Mohamed Serri avant de rejoindre la troupe El Djillalia. C'étaient les années 1950. Depuis, Lamari interprétera plus d'une centaine de chansons et fera le tour du monde. Il se plaît à dire : « J'ai chanté pour une vingtaine de chefs d'Etat. Nelson Mandela, Chou En Laï, Tito... tous ont apprécié ma voix. » La dernière décennie et la situation dramatique vécue par l'Algérie n'encourageront pas Lamari à monter sur scène, mais il reviendra de plus belle ces dernières années. Rana h'na un titre, toute une symbolique. Lamari revient par la grande porte et enflamme le festival de Timgad, il surchauffe la salle Ibn Khaldoun, celle-là même qui l'accueille ce soir pour un récital où les spectateurs auront à découvrir que la voix du ténor est restée intacte et que ses réflexes et ses gestes ont gardé toute leur jeunesse. C'est ce qui fait que Lamari demeure l'éternel jeune. Ne serait-ce que pour cette dynamique longévité, la soirée de la salle Ibn Khaldoun mérite le déplacement.