Les transformateurs de céréales ont repris langue avec l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) pour effectuer des enlèvements de blé dur, a indiqué hier le directeur général de cet organisme, Noureddine Kehal, cité par l'APS. Ces industriels avaient décidé de manière unilatérale de bouder le blé dur de l'OAIC produit localement, préférant recourir aux importations suite à une baisse substantielle des cours de cette matière première sur les marchés internationaux. Une trentaine de transformateurs ont jusqu'à présent confirmé leur volonté de faire des achats auprès de l'OAIC sur les 117 transformateurs conventionnés avec cet office, a précisé M. Kehal. « Il a été enregistré avant fin mars plus de 26 transformateurs venus reprendre leurs quotas habituels en blé dur », a-t-il souligné. Des dizaines de milliers de quintaux stockés ont été ainsi écoulés après l'ultimatum lancé par cet office. Suite au retrait des transformateurs, les ventes de l'OAIC sont passées de 1,7 million de quintaux par mois à moins de 600 000 q depuis octobre 2009. Cet organisme étatique dispose de près de 6 millions de quintaux de ce type de céréales. Le rythme de ses ventes actuel évalué à 600 000 q par mois est trop lent pour permettre à l'OAIC d'avoir des infrastructures de stockage pour la production de cette saison. Il faudra arriver à 1 voire 1,2 million de quintaux par mois afin que la situation se décante. Se retrouvant avec des quantités importantes de ce blé suite à une production nationale record de la campagne 2008-2009 (9 millions de quintaux), l'office avait alors décidé de donner à ses clients un délai jusqu'au 1er juin prochain pour reprendre leurs approvisionnements, sous peine d'être exclus des prix subventionnés en cas d'un nouvel renchérissement des prix des céréales sur le marché international. Une convention liant l'OAIC aux transformateurs oblige ces derniers à s'approvisionner mensuellement auprès de cet organisme à raison de 50% de leur capacité de trituration, et ce, à un prix administré de 2280 DA/q pour le blé dur et de 1,85 DA/q pour le blé tendre. M. Kehal fera savoir en outre que le groupe de travail chargé de réactiver le Comité interprofessionnel des céréales (CIC), créé en 2002, s'est réuni lundi dernier pour « réactualiser les missions de ce comité et les réadapter aux conjonctures actuelles de la filière ». Ce groupe de travail est composé de représentants des céréaliculteurs, de transformateurs, de l'OAIC, de consommateurs, de boulangers ainsi que des ministères concernés dont ceux de l'Agriculture, des Finances et du Commerce. Le CIC sera un organisme consultatif.