L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) envisage de céder le surplus de blé dur aux Entreprises régionales des industries alimentaires et dérivés (Eriad). Du moins, c'est ce qu'a annoncé le directeur général de cet organisme, Noureddine Kehal, cité par l'agence APS. Il s'agit des quantités non enlevées par certains transformateurs, a-t-il précisé. Ils sont une dizaine à avoir boudé leurs quotas sur 147 industriels, clients de l'OAIC, selon ce même responsable. « 90% des transformateurs ont repris leurs enlèvements de blé dur chez l'Office », a-t-il fait savoir. Les transformateurs de céréales ont donc pris langue avec l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) pour effectuer des enlèvements de blé dur. Ces industriels avaient décidé de manière unilatérale de ne plus s'approvisionner auprès de l'OAIC, préférant recourir aux importations suite à une baisse substantielle des cours de cette matière première sur les marchés internationaux. Suite au retrait des transformateurs, les ventes de l'OAIC sont passées de 1,7 million de quintaux par mois à moins de 600 000 qx depuis octobre 2009. Se retrouvant avec des quantités importantes de ce blé, suite à une production nationale record de la campagne 2008-2009 (9 millions qx), l'Office avait alors décidé de donner à ses clients un délai jusqu'au 1er juin dernier pour reprendre leurs approvisionnements, sous peine d'être exclus des prix subventionnés en cas de nouvel renchérissement des prix des céréales sur le marché international. Une convention liant l'OAIC aux transformateurs oblige ces derniers à s'approvisionner mensuellement auprès de cet organisme à raison de 50% de leur capacité de trituration. Le directeur général de l'OAIC a noté qu'aucune loi n'interdit aux industriels d'importer, estimant néanmoins que cela « devait se faire dans un cadre organisé ». Il a signalé que cette question est à l'ordre du jour de la première réunion du Comité interprofessionnel des céréales (CIC) qui sera installé incessamment, pour discuter de la politique de régulation du marché national des céréales. « Dans cet espace de concertation, nous allons discuter et régler définitivement ces problèmes d'approvisionnement du marché et des quotas. Les professionnels composant ce comité devraient sortir également avec des décisions concernant la régulation des importations », relève M. Kehal. Il a indiqué que les pluies et la grêle enregistrées ces dernières semaines ont eu un impact minime sur la production de la saison actuelle, citant le cas de Bordj Bou Arréridj où seulement 35 hectares ont été endommagés sur les 80 000 consacrés aux céréales dans cette wilaya de l'est du pays. Le gouvernement a alloué 48 milliards de dinars pour la campagne moisson-battage. La production pour cette année s'annonce au moins aussi bonne, sinon meilleure que celle de l'année dernière, avait annoncé récemment le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Le ministère s'est fixé comme objectif d'arriver à une moyenne de production de 55 millions de quintaux toutes céréales confondues pour les prochaines années. La saison 2008/2009 a été marquée par une récolte record qui a atteint 62 millions de quintaux. La moyenne de production entre 2004 et 2008 est de 34,3 millions de quintaux, (dont 23,3 millions de blé), avec des fluctuations liées au climat qui vont de 9,3 millions de quintaux (dont 7,6 millions de blé) en année sèche jusqu'à 43 millions de quintaux en année humide (dont 29 millions de blé). Les céréaliculteurs, dont le nombre est estimé à 600 000, représentent 60% des agriculteurs algériens.