Le producteur et propriétaire de l'agence de production Gofilm, Youcef Goucem, qui s'est immolé par le feu il y a plus de deux semaines, devant les locaux de la chaîne de télévision Dzair TV, est décédé hier, à l'âge de 61 ans, à l'hôpital de Douéra, à Alger. Il sera enterré aujourd'hui, dans son village natal, Tamazirt, chef-lieu de la commune d'Irdjen, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, à une vingtaine de kilomètres de Tizi Ouzou. La mort de Youcef Goucem est tombée tel un couperet dans le milieu du cinéma et de la production audiovisuelle en général. Arezki Oulhadj, administrateur et directeur de production chez Gofilm, que nous avons rencontré hier, dès l'annonce du décès de Goucem, nous a confié : «C'est vraiment triste de perdre un homme qui a beaucoup donné pour le domaine de l'audiovisuel. Youcef a toujours ouvert son entreprise aux jeunes pour apprendre le métier. Il a d'ailleurs formé beaucoup de jeunes sans contrepartie. Sa mort nous a beaucoup affligés.» Notons que Youcef Goucem, qui a produit plusieurs films pour la télévision algérienne, a laissé dernière lui une veuve et quatre enfants. Rappelons aussi que le 10 janvier, soit trois jours après son immolation, une lettre ouverte des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel a dénoncé l'injustice contre le producteur. «Quels moyens pouvons-nous déployer pour lui venir en aide et tenter de réparer l'irréparable ? Vers quelle entité légitime allons-nous nous tourner pour faire valoir ses droits et les nôtres ? Sous quel sceau allons-nous viser notre position unanime, afin de porter nos voix à qui de droit ? Jusqu'à quand allons-nous nous continuer à nous accommoder d'être les témoins passifs de nos incapacités à servir notre intérêt commun ? Quand allons-nous enfin fixer notre responsabilité, pour mieux considérer celle des autres», lit-on dans ce document. Et aussi : «Laissons Youcef se rétablir de ses blessures et sa famille panser ses traumatismes et mettons-nous au travail. Organisons-nous, créons des plateformes, hiérarchisons nos propositions, identifions-nous les uns aux autres, canalisons nos énergies, chassons toute tentation récurrente de division ou de clivage, sécurisons nos arrières, bâtissons des associations, rétablissons nos syndicats, œuvrons pour l'amélioration de nos rapports à nos institutions…»