La recrudescence de la délinquance urbaine touche plusieurs quartiers et lotissements d'habitation. Certains quartiers et lotissements de la capitale sont devenus des coupe-gorge. Ce constat est la conséquence d'un nombre effarant d'agressions à l'arme blanche, de vols de voitures et de cambriolages dont ont été victimes les habitants de ces quartiers. Dans certaines parties de la ville, l'enchaînement de ces actes, qui se produisent de manière quotidienne et sans interruption, porte à croire que les malfrats sont passés à une étape supérieure, dans laquelle ils s'installent dans la continuité. L'exemple qui illustre cette situation est sans doute celui du lotissement El Karouche, dans la commune de Réghaïa. Les nouveaux habitants relogés dans le cadre de la formule AADL subissent de manière ininterrompue des vols et des agressions. «Les habitants de la cité ont été victimes jusqu'ici d'environ 20 vols de voitures. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on enregistre un vol dans la cité», confie un habitant. Outre les vols de voitures, les habitants de la cité El Karouche sont victimes d'agressions, commises par des individus qui les guettent dans un tronçon de route désert. Ce dernier va de la cité jusqu'à un rond-point qui amorce l'évitement de la ville de Réghaïa. Sur cet axe routier, des étudiantes, des élèves et des femmes ont été agressées. Les assaillants guettent leurs victimes très tôt le matin ou en début de soirée pour les délester de leurs biens, sous la menace de couteaux et même de sabres. Ils se cachent sur le bas-côté de la route, derrière une végétation dense, pour bondir ensuite sur la chaussée et commettre leurs forfaits. «La dernière victime était une étudiante qui s'apprêtait à prendre le transport universitaire. Elle a été délestée sous la menace d'un couteau de son téléphone portable. Elle s'en est sortie avec une blessure légère au bras», dira un habitant de la cité. Le centre- ville de la capitale n'est non plus pas épargné. A Belouizdad, le nombre d'agressions à l'arme blanche s'est accru de manière inquiétante, particulièrement au niveau du passage Crampel, qui fait jonction entre l'avenue de l'ALN et la rue Hassiba Ben Bouali. «La dernière agression a eu lieu dans le tunnel. Deux jeunes gens venus d'une ville de l'intérieur pour rendre visite à leur père hospitalisé à Mustapha Pacha, se sont fait sauvagement agresser par deux jeunes délinquants. Fort heureusement, la police a arrêté ces derniers quelques jours après leur forfait», soutient un propriétaire de commerce se trouvant dans le passage. Cette situation de déliquescence générale où l'insécurité règne en maître a contraint les citoyens à se rapprocher des services de sécurité pour demander une présence policière permanente. Une délégation comprenant des imams, des notables et des représentants des habitants a fait la démarche il y a quelques jours. «Le fait que des citoyens prennent une telle initiative dénote du degré qu'a atteint la délinquance et l'insécurité», soutient un habitant de Belouizdad.