Les constructions inachevées, érigées sans permis de construire ou ne respectant pas les règles d'urbanisme, se comptent par milliers à travers le territoire national. Un casse-tête qui indispose les autorités locales en sus de l'habitat précaire, ces poches de bidonvilles situées dans et à la périphérie des centres urbains ou encore ces terres agricoles non urbanisables, mais détournées de leur vocation. Il y a aussi ceux qui foulent aux pieds la réglementation en vigueur, celle relative à la mise en conformité des bâtisses. En plus clair, les assiettes affectées à des lotissements à usage d'habitation dont les propriétaires n'en ont cure des dispositions du cahier des charges. Une fois l'autorisation de permis de construire accordée par la DUCH au postulant pour réaliser sa demeure supposée être édifiée en R+1 ou R +2, c'est l'anarchie qui gagne le lotissement. Chacun en fait à sa tête. Chacun y va avec son « plan » pour bigorner l'harmonie du site, rognant quelque empan du lot de son voisin, mais surtout dépassant la limite tolérée en hauteur pour mieux respirer l'air que son voisin, qu'il ne manquera pas de toiser… du haut de sa terrasse. Du coup, le goinfre de mauvais goût transforme son R+1 — esquissé initialement par l'architecte —, en R+5, voire plus, avec un dernier niveau où la buanderie n'est qu'en virtuel. Et peu importe s'il bouche la vue de son futur voisin mitoyen ou enlaidit le cadre bâti, jugeant que l'espace lui appartient et qu'il a le loisir d'élever sa maison comme bon lui semble. Et les exemples sont légion dans les communes relevant de la wilaya d'Alger. A l'image de la baladia de Souidania qui gagne en extension et où les futurs résidants du lotissement dit les Palmiers s'ingénient à y installer un piètre décor architectural dans le site urbanisable. Le comble est que ni les services d'urbanisme de la commune, ni la Police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (Pupe), encore moins la tutelle administrative de ladite commune ne jugent bon de broncher pour rappeler à l'ordre les auteurs de l'infraction. Ils font mine de ne rien voir, au moment où on susurre par-ci, par-là, que la situation sera régularisée. Le document attestant la mise en conformité est monnayable grâce aux corrupteurs et corrompus qui court-circuitent le dispositif légal. Oui, iI suffit tout juste de recourir à ce moyen entré dans nos mœurs : soudoyer le fonctionnaire. Lui graisser la patte, tout simplement, et le tour est joué.