Un programme national quinquennal (2010-2014) a été tracé pour l'éradication progressive des constructions précaires au niveau national, a indiqué vendredi à Alger l'inspecteur de l'urbanisme et de l'architecture au ministère de l'Habitat et de l'urbanisme, M. Mekhlouf Naït Saada. Une opération d'éradication de 552000 constructions précaires a été lancée à travers le territoire national dans le cadre du programme susmentionné, a indiqué le responsable dans une déclaration à l'APS. Un projet de réalisation de plus de 340000 nouveaux logements à travers plusieurs wilayas est prévu pour éradiquer les constructions précaires qui ne peuvent être réhabilitées, a ajouté l'intervenant. M. Naït Saada a cité dans ce sens les bidonvilles et les logements précaires qui ne peuvent supporter les effets des catastrophes naturelles. S'agissant des logements précaires dans les régions du sud et des Hauts plateaux, le responsable a indiqué que des subventions seront allouées pour réhabiliter ces logements sur le plan technique et adapter leur architecture aux conditions locales de ces régions. Concernant les constructions précaires, M. Naït a rappelé qu'une opération de recensement a été lancée en juin 2007 et a permis d'enregistrer 520000 logements au niveau national. Ces logements ont été clairement définis à la suite d'une opération d'évaluation exhaustive qui a permis de connaître les caractéristiques techniques et les moyens de construction des logements, soulignant que la plupart de ces logements précaires ne pouvaient supporter les effets des catastrophes naturelles et qu'ils ne répondaient pas aux conditions minimales du logement décent. Des moyens humains ont été mobilisés pour assurer le succès de l'opération de recensement qui a duré six mois dont des chefs de daïras et de communes des agents des secteurs concernés, les services techniques de l'urbanisme et les bureaux d'études chargés de l'élaboration des cartes d'espaces urbains et ruraux, a rappelé le responsable. 92000 logements précaires sur le nombre global ont été construits avec du bois récupéré et des différents matériaux de construction dégradables, a conclu le responsable. 280.000 autres logements construits au ciment et en brique sans respect des conditions de soutènement pour résister aux catastrophes naturelles ont été recensés. Par ailleurs, les logements précaires construits en terre ou en matériaux locaux s'élèvent à 180.000. Ce genre de constructions ne résiste pas aux catastrophes naturelles notamment les inondations. L'éradication de l'habitat précaire notamment les bidonvilles se poursuit, a indiqué M. Naït Saada selon lequel un bilan annuel sera établi par le secteur de l'Habitat pour rendre public les résultats de cette opération. Pour sa part, M. Abdelhamid Boudaoud, président du collège national des experts architectes avait souligné lors d'une rencontre l'importance de prendre en charge les habitations précaires au niveau de l'ensemble des communes à l'effet de faciliter la définition des besoins matériels nécessaires pour la démolition ou la réhabilitations de ces logements. Pour ce qui est des constructions inachevées, M. Boudaoud a dit que chaque commune devait recenser ces habitations en vue d'en définir le nombre. Il a, à cet effet, rappelé la loi 8-15 du 20 juillet 2008 qui définit les règles de conformité des habitations aux normes en vigueur en matière d'urbanisme et la date de la fin du projet de construction. Cette loi, a-t-il dit, visait à régulariser au plan juridique les habitations inachevées appelant les parties concernées à étudier "minutieusement et avec objectivité" chaque dossier déposé par les citoyens concernés. M. Boudaoud a insisté sur l'impératif d'inciter les citoyens concernés à respecter les délais de construction et les normes en vigueur en matière d'urbanisme en présentant leurs dossiers aux autorités concernées en vue de régler le problème des permis de construire tout en prenant en charge l'aspect esthétique à travers l'aménagement d'espaces verts et assurer une harmonie architecturale. APS