Le ministre de l'Habitat a indiqué que 8% du parc immobilier sont des bidonvilles. Sur les 553 000 bidonvilles recensés en 2007, 92 000 sont des constructions hétéroclites, 280 000 sont des édifications en brique et parpaing sans structures et 182 000 autres sont en terre dégradée (ksours). Ce qui représente 8% du parc global. Le gouvernement a décidé de traiter ce phénomène progressivement. Car, il n'est pas facile de régler en trois ans, une problématique qui dure depuis plusieurs décennies. Pour cela, le gouvernement a programmé 160 000 logements pour éradiquer un tant soit peu l'habitat précaire. Plus de 30 000 sont dédiés à la wilaya d'Alger où il est enregistré 45 000 constructions précaires. L'affectation de ce programme de logements sociolocatifs se fait en fonction de la concentration de ce type d'habitat. Les autorités tiendront également compte du fichier national qui indique si les citoyens occupant ces baraques de fortune n'ont pas bénéficié auparavant d'un logement ou d'une aide de l'Etat dans ce cadre. Les responsables du secteur sont en train d'encadrer ces bidonvilles. Ils les contrôlent en offrant de meilleures conditions de commodité et de viabilité pour ceux qui y vivent le temps que la réalisation des programmes de logements soit achevée. “Nous avons mis en place des dispositifs pour qu'il n'y ait plus d'autres personnes qui, mues par des intérêts inavoués, puissent ériger encore de nouvelles habitations précaires”, déclare M. Nordine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme sur les ondes de la radio Chaîne III. Le département dispose d'un diagnostic précis famille par famille sur ces sites à travers tout le territoire national. “Nous inscrivons les familles qui résident dans ces sites au même titre que les autres dans les programmes sociaux”, affirme le ministre. À Alger, plus de 29 000 logements sociolocatifs sont en cours de réalisation. Ces unités iront, selon lui, aux familles les plus nécessiteuses qui habitent ou non dans ces bidonvilles. Par ailleurs, le ministère procédera à la régularisation des constructions illicites. Il s'agit des habitations qui disposent du foncier, mais sans permis de construire. Ces unités verront leur situation régularisée. D'autres sont édifiées avec un titre de propriété et un permis de construire, mais les clauses de ce dernier ne sont pas respectées. D'autres édifications sont érigées sur le domaine privé de l'Etat sans le permis de construire. La loi est toutefois claire concernant les constructions non régularisables. Ce sont celles édifiées sur le domaine public, dans les zones protégées, touristiques et agricoles. En revanche, la loi a introduit d'autres instruments d'urbanisme tels que le certificat de conformité exigé désormais pour l'utilisation ou l'exploitation d'une construction à usage d'habitation ou de service. Plus de 55 000 constructions, dont la régularisation poserait un problème, sont identifiées dans la capitale. Des sanctions sont en outre prévues par la loi contre ceux qui ne respectent pas les règles d'urbanisme. B. K.