Les sièges des chancelleries d'Egypte, d'Iran, de Syrie, d'Allemagne, d'Espagne ont été plus ou moins touchées. Des kamikazes ont lancé des attaques hier contre des ambassades iranienne, arabes et européennes à Baghdad et tué au moins 30 personnes, profitant du vide politique créé par les longues tractations sur la formation du gouvernement. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a affirmé que ces attentats portaient la « marque » du réseau d'Al Qaîda, qui rappelle des attaques spectaculaires menées au cours des derniers mois contre des hôtels et des ministères. Deux premières attaques ont eu lieu à la mi-journée dans le quartier Mansour (ouest) : l'une à l'entrée de l'ambassade égyptienne, en partie détruite, et l'autre près des ambassades allemande, espagnole et syrienne, non loin. Quelques minutes plus tard, c'est l'ambassade d'Iran qui a été visée. Aucun diplomate n'a été tué dans ces attaques. Selon un dernier bilan du ministère de l'Intérieur, au moins 30 personnes sont mortes et 224 ont été blessées. Les forces de sécurité ont stoppé une quatrième voiture piégée à Masbah (centre), qui devait être apparemment utilisée contre le quartier général des forces de sécurité chargées de la protection des ambassades, selon un porte-parole du commandement militaire de Baghdad. A l'ambassade d'Egypte, le kamikaze a réussi à passer plusieurs barrages pour se faire exploser à quelques mètres de l'entrée. Selon les Affaires étrangères égyptiennes, le responsable de la sécurité du bâtiment, un Irakien, a été tué, de même qu'un « certain nombre des membres de l'unité » de sécurité. La griffe d'Al Qaîda A Berlin, la chancelière Angela Merkel s'est dit « profondément touchée » par ces attentats, « en particulier celui à proximité de l'ambassade d'Allemagne », où un agent de sécurité irakien a été tué. Devant l'entrée de l'ambassade d'Iran, la rue était prise dans des scènes de chaos. Un cratère d'au moins cinq mètres de large était visible. Ces trois attentats suicide contre des ambassades iranienne, arabes et européennes à Baghdad hier portent la marque d'Al Qaîda, a affirmé le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari. « Cela y ressemble », a affirmé M. Zebari, interrogé pour savoir si les attaques avaient été commises par des membres du réseau d'Oussama Ben Laden. « Il est toutefois trop tôt et nous devons attendre que l'enquête soit achevée » pour être sûrs de l'identité des responsables de cette série d'attentats qui rappelle plusieurs autres menées ces derniers mois par Al Qaîda contre des ministères et des hôtels. « Ils portent la même marque que les précédentes attaques, en termes de timing, de cibles et de simultanéité des attentats dans différents endroits pour avoir un impact maximum », a ajouté le ministre. Ces attaques interviennent au moment où les partis politiques irakiens négocient âprement pour former le gouvernement issu des législatives du 7 mars, qui ont été très serrées entre le Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki et son rival laïc, Iyad Allawi. Il a estimé que les ambassades avaient été visées pour « concentrer l'attention médiatique et dire que les diplomates ne sont pas en sécurité, ainsi que les hommes d'affaires dans leurs hôtels, ni les fonctionnaires dans leur ministère ».