Une conférence ministérielle du dialogue méditerranéen, 5+5, sur l'environnement et les énergies renouvelables aura lieu à Oran du 26 au 27 avril prochain, a-t-on appris auprès du ministère de l'environnement, de l'aménagement du territoire et du tourisme. Les thèmes phares tourneront autour des changements climatiques dans cette région. Elle subit, de la même manière que le reste du monde, des impacts de ce phénomène avec néanmoins des niveaux différenciés. Le nord de la méditerranée tend vers l'atténuation, alors que le sud est plutôt orienté vers l'adaptation. La Méditerranée sera aussi à l'ordre du jour en mettant en exergue son état actuel (dégradation de la côte, zone humide, flux sur le littoral). Il s'agit d'aller vers une gestion intégrée des zones côtières et faire face aux phénomènes anthropiques (actions de l'homme). Les 22 pays et territoires riverains abritaient, en 2000, près de 427 millions d'habitants, soit environ 7% de la population mondiale. Ce chiffre déjà conséquent est largement amplifié par deux phénomènes qui cristallisent les pressions : urbanisation et littoralisation renforcées par une forte saisonnalité des flux touristiques. Les politiques publiques en faveur de l'environnement ne sont pas encore parvenues à inverser le phénomène de déclin de la biodiversité, dû notamment à ces pressions. La population côtière devrait gagner 20 millions d'habitants supplémentaires et les flux touristiques devraient doubler d'ici 2025 (+ 135 millions d'arrivées dans les régions côtières en 2025). En mer, le trafic maritime devrait continuer à se renforcer, malgré le fait que cette mer abrite déjà le tiers du trafic mondial. Deux habitants sur trois en Méditerranée vivent dans des espaces urbains et plus de la moitié des urbains vivent dans des petites villes (moins de 300 000 habitants). Ces espaces sous influence urbaine sont marqués par une dispersion de la population et de l'emploi et par un double mouvement de périurbanisation et de métropolisation sur des territoires de plus en plus étendus. Les dynamiques de fragmentation et de spécialisation des espaces urbains se traduisent par une demande accrue de mobilité et la mise en question de la cohésion sociale (développement de l'habitat spontané). Le tourisme est une activité économique essentielle pour tous les pays riverains de la Méditerranée. Forts de leur positionnement au carrefour de trois continents, ceux-ci attirent 30% des arrivées touristiques internationales. En 2007, ils ont accueilli environ 275 millions de touristes internationaux. Pourvoyeur d'emplois et de devises étrangères, le tourisme international contribue au développement économique des pays. L'avion (40% des arrivées en 2006) et l'automobile (52%) constituent les deux modes de transport principaux, participant significativement à l'augmentation de la pollution atmosphérique. Base du développement des échanges et du commerce, l'activité du secteur de transport dans les pays méditerranéens se développe très rapidement et de façon peu maîtrisée. On observe une course au gigantisme du transport maritime, avec un développement du transport par conteneurs, une augmentation de la taille des navires et du trafic engendrant des problèmes de capacité de réception des ports et des menaces (accidents, dégazage) plus importantes sur l'environnement marin.