La maladie d'Alzheimer atteint aujourd'hui quelque 25 millions de personnes dans le monde, dont 100 000 en Algérie. Les malades arrivent en consultation à un stade avancé. Tel est le constat des experts algériens qui ont encadré une rencontre scientifique organisée par le laboratoire Pfizer à Alger portant sur la maladie d'Alzheimer. Et d'ajouter qu'au moment du diagnostic, le malade est souvent déjà atteint de démence sévère alors que la maladie met en général cinq ans à s'installer définitivement. Selon ces spécialistes, poser un diagnostic précoce dès les premiers signes, qui concernent la plupart du temps des pertes de mémoire, représenterait une formidable avancée. Les orateurs ont insisté sur les consultations « mémoire » qui permettent le diagnostic précoce et précis ainsi que la prise en charge globale du patient et de sa famille. Mais trop souvent encore, ces dysfonctionnements de la mémoire, toujours en première ligne, sont banalisés par le patient, sa famille et même le médecin, attestent les spécialistes. Les conférenciers affirment que les traitements dont on dispose pour l'Alzheimer, entamés assez tôt, peuvent parfois faire reculer le passage à la perte d'autonomie jusqu'à la mort naturelle. Le professeur Abada Bendib du CHU de Bab El Oued a déclaré que « l'espérance de vie des Algériens est passée de 55 à 76 ans. Les personnes âgées de plus de 60 ans représentent 7,4% de la population algérienne. La prise en charge du malade et son suivi doivent être assurés par le médecin généraliste, après le diagnostic du spécialiste ». De son côté, le docteur Daoudi Smaïl du CHU de Tizi Ouzou a cité plusieurs astuces pour identifier cette pathologie longue et invalidante pour les malades et très perturbante pour leur entourage. Les données récentes sur l'épidémiologie ont été présentées par le professeur Attal Elias, de l'EHS Aït Idir, qui a fait ressortir que la prise en charge de la maladie d'Alzheimer est multidisciplinaire.