La maladie d'Alzheimer est ce qu'on appelle médicalement une démence. Il s'agit d'une perte du fonctionnement cérébral aboutissant à la difficulté de comprendre, d'apprendre, de se rappeler, une grande perte de mémoire, qui est souvent le premier signe. 104 ans après sa découverte par un médecin allemand dont elle porte le nom, la maladie d'Alzheimer touche aujourd'hui quelque 25 millions de personnes dans le monde, ont indiqué des spécialistes à l'occasion d'une rencontre scientifique tenue hier à l'hôtel Sheraton. «L'Algérie n'est pas épargnée par ce mal qui affecte 100 000 personnes», selon le professeur Arezki Mohamed, président de la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC). Organisée par les laboratoires pharmaceutiques Pfizer, cette manifestation scientifique, axée sur la prise en charge de la maladie d'Alzheimer, a réuni plus de cent praticiens généralistes et experts algériens. Il faut savoir que cette maladie neurodégénérative qui détruit les cellules cérébrales de façon lente et insidieuse, devient au fil du temps invalidante et gênante pour l'entourage. Ainsi, au fur et à mesure de l'évolution de la maladie, le patient ne parvient plus à répondre correctement aux tâches quotidiennes comme s'habiller ou préparer un repas. Simultanément à ces agitations désordonnées, le malade est enclin à des manifestations psycho-comportementales telles que l'anxiété et la dépression. «Le nombre de malades touchés par la maladie d'Alzheimer va considérablement augmenter dans les années à venir, en raison du vieillissement de la population et de l'accroissement de la durée de vie des individus», estime-t-on. D'autre part, les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes. Les malades touchés présentent des pertes progressives de mémoire et de graves troubles du comportement. Les spécialistes ont insisté sur la nécessité de poser un diagnostic précoce dès les premiers signes, qui concernent, la plupart du temps, des pertes de mémoire, ce qui représenterait une formidable avancée, assurent les experts. Mais, trop souvent encore, ces dysfonctionnements de la mémoire, toujours en première ligne, sont banalisés par le patient, sa famille et le médecin. «Au moment du diagnostic, le malade est souvent déjà atteint de démence sévère», note-t-on, alors que «la maladie met en général cinq ans à s'installer définitivement», précisent les spécialistes.Il n'existe aujourd'hui aucun traitement curatif de cette maladie, en revanche les médicaments peuvent agir sur les troubles cognitifs et comportementaux spécifiques à la maladie d'Alzheimer. A. B.