L'association Affak des insuffisants rénaux de Mascara peine à obtenir son agrément. Déposé le 24 septembre 2018 au niveau de la Direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG), la demande de renouvellement de l'agrément de l'association n'a pas pu être accepté à cause des réserves émises par la Direction de la santé et de la population (DSP). «En application des dispositions de la loi 06/12 du 12/01/2012 relative aux associations, les services de la DRAG ne peuvent poursuivre les procédures de renouvellement de l'agrément de l'association à cause des réserves émises par le directeur de la santé et de la population et autres rapports qui concernent votre carrière professionnelle.» Telle est la réponse écrite du Drag, transmise le 31/12/2018 à la nouvelle présidente de l'association Affak, en l'occurrence le Dr Bahloul Amina, médecin généraliste de la santé publique au niveau du centre d'hémodialyse de Mascara. «Je ne comprends pas pourquoi les pouvoirs publics refusent qu'un médecin préside une association des insuffisants rénaux ! Je ne sais pas ce qu'ils me reprochent. Au sujet des rapports concernant ma carrière professionnelle cités par le Drag dans sa réponse, je vous jure que je ne sais pas de quoi il s'agit. Pour en savoir en peu plus, j'ai adressé, le 15 janvier, une correspondance au directeur de la santé dans laquelle je demande des explications», nous répond le Dr Bahloul Amina qui représente la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR) à Mascara. En outre, par le biais d'une requête adressée au DSP le 9 décembre, quelque 30 personnes atteintes d'insuffisance rénale chronique qui suivent leurs séances de dialyse au niveau du centre de l'hôpital Dr Khaled de Mascara ont relaté que ni eux, ni leurs familles n'ont formulé des reproches à l'encontre du Dr Bahloul Amina. De son côté, le Directeur de la santé et de la population (DSP) de Mascara, le Dr Ameri Mohamed, nous a déclaré, lundi, que sa décision d'émettre des réserves sur la désignation du Dr Bahloul Amina au poste de présidente de l'association Affak des insuffisants rénaux a été prise après avoir constaté l'existence d'un conflit d'intérêt. «On ne peut pas être juge et partie. L'association des patients souffrant d'insuffisance rénale doit être présidée par les personnes concernées et non par un médecin ou autre fonctionnaire du centre d'hémodialyse. L'association a pour objectif de défendre les intérêts des malades. le Dr Bahloul, qui exerce sa profession au niveau du centre d'hémodialyse, n'a pas le droit de présider l'association. Elle peut et a le droit d'être membre du bureau ou membre actif de l'association», a tenu à préciser le DSP. Même le président du Conseil de l'Ordre des médecins de la région d'Oran, le Dr Bekada Mohamed El Bachir, interrogé par nos soins sur cette question, a soutenu la décision prise par le DSP de Mascara en disant : «Le Dr Bahloul ne peut présider l'association à cause d'un conflit d'intérêt.» En Algérie comme partout dans le monde, de nombreux médecins, dont des professeurs, président des associations de malades. C'est le cas de l'association algérienne de l'insuffisance rénale présidée par le Pr Mustapha Hamouche et l'association algérienne de néphrologie et de transplantation rénale que préside le professeur Saïdani Messoud.