Le prélèvement d'organes sur les cadavres est la seule alternative pour résorber la forte demande de greffe rénale, a indiqué le docteur Boukheloua Mustapha, président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), à l'issue de la Journée nationale de réflexion sur la transplantation rénale qui s'est déroulée mercredi dernier à Alger. L'intervenant ajoutera que «malgré la forte mobilisation, le nombre de greffes rénales réalisées en Algérie demeure insuffisant face à une demande de plus en plus croissante». Le président de la FNIR a affirmé que le nombre de malades greffés est de 839, dont 389 l'ont été en Algérie. Cette manifestation scientifique organisée par la fnir entre dans le cadre de la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe qui est célébrée chaque année le 17 octobre, une date promulguée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2005. La rencontre d'Alger, qui a été encadrée par des experts nationaux de la transplantation rénale, a permis aux participants d'engager une réflexion concrète sur le développement des prélèvements d'organes sur les cadavres. Des milliers de patients, qui ont besoin d'une greffe d'organes, subissent «l'angoisse de l'attente», déclare le professeur Si Ahmed, chef de service chirurgie au CHU de Blida, qui ajoute que «beaucoup de malades meurent faute de n'avoir pu être greffés à temps, alors que la médecine est en mesure de les sauver». Pour cet éminent chirurgien, «la transplantation rénale à partir d'un donneur cadavérique permet de répondre favorablement à la demande, surtout que la législation et la charia algériennes ne sont pas contre». Le rapport présenté par le Dr Boukheloua Mustapha fait ressortir que notre pays compte plus de 10 000 insuffisants rénaux répartis à travers 235 centres d'hémodialyse et que toutes les formes de dialyse ne sont pas curatives. L'inexistance de prévention et de suivi de la maladie en amont, le manque de suivi sérieux du malade, le traitement non réglementaire, la dialyse pédiatrique aléatoire, les complaisances, le laxisme et la démobilisation des personnels ayant en charge l'hémodialyse sont les principaux constats établis par la FNIR quant à la situation de l'insuffisance rénale en Algérie. 547 personnes, dont 214 femmes et 46 enfants, sont dans l'attente d'une greffe rénale en Algérie, a révélé la représentante du ministère de la Santé, lors de cette réunion. Des rencontres similaires auront lieu prochainement à Relizane, Blida, Batna et Médéa pour sensibiliser davantage la population sur le don d'organes et son importance.