Ces derniers temps, les opérations de distribution de logements LPL (anciennement logements sociaux) sont devenues la bête noire des autorités. Peu importe l'impartialité des décideurs, chaque opération de distribution fait des mécontents et des vagues de contestation éclatent automatiquement. Les sièges d'APC et de daïra sont alors systématiquement bloqués et les routes fermées à la circulation. Ces heurts à répétition pénalisent grandement la vie quotidienne des citoyens. Et, c'est pour cela que tout le monde appréhende l'avènement de ces opérations. De l'avis de beaucoup d'observateurs, le déséquilibre entre l'offre et la demande demeure la principale raison à l'origine de ce mal. Actuellement, dans la commune d'Aokas, forte de plus de 18 000 habitants, 129 logements, dont les travaux sont achevés presque entièrement, sont en attente de distribution. Ils sont repartis sur trois sites : 40 logements au niveau de Remane N'Bachra, 60 au niveau de l'ancien abattoir et 29, faisant partie d'un ancien programme, sont situés du côté de la cité des 215 Logements. A ce jour, la liste des pré-bénéficiaires n'a pas encore été établie. Les investigations des brigades d'enquêtes sont en cours pour départager plus de 1400 postulants qui s'impatientent. Chacun de ces demandeurs croise les doigts, tout en espérant figurer finalement sur la liste des heureux élus, et en même temps édifie un contingent d'invectives qu'il déverserait au cas où il en serait autrement. Vu l'importance de la demande et la faiblesse de l'offre, le nombre de mécontents sera logiquement largement supérieur à celui des satisfaits, car plus de 90 % des postulants seront déboutés à l'issue de l'opération. Récemment, la commune a bénéficié d'un programme de 126 nouvelles unités dans le cadre du logement LSP. Ces nouveaux logements sont en cours de réalisation. «Trop peu, comparé au déficit à combler» annoncent déjà certains. L'autre facteur qui a vraisemblablement fait enfler la crise est la faiblesse de l'offre dans le cadre du logement Fonal. «En 2018, la commune n'a bénéficié que d'une cinquantaine de logements à caractère rural», nous a déclaré récemment le P/APC, Mohamed Lagha. D'après lui, l'offre globale en matière de logements sous ses diverses formules reste faible et à ce rythme la crise n'est pas près de s'atténuer. Et d'ajouter : «Depuis mon installation à la tête de l'APC, en janvier 2013, seulement 320 logements sociaux et 105 logements LSP ont été distribués à Aokas. Actuellement, il y a trop peu de logements en construction et le nombre d'unités octroyées dans le cadre du Fonal est dérisoire. Avec une offre pareille, il est quasiment impossible de satisfaire tout le monde.» Les postulants aux logements LPL dans la commune d'Aokas devront patienter pendant plusieurs mois encore avant de connaître le verdict final. Les listes des futurs bénéficiaires de ces mêmes logements, même finalisées, ne seront sûrement pas rendues publiques avant l'été. La tenue de la prochaine élection présidentielle, prévue courant avril prochain, accaparera toute l'attention de l'administration qui aura plus important à faire.