Organisée par l'APC de Béni H'midène et l'association Tiddis pour la sauvegarde des vestiges et la promotion du tourisme, avec la contribution de l'office des établissements de jeunes (ODEJ) et la radio Cirta FM, la journée du printemps constantinois de l'intellectuel n'a laissé personne indifférent. Abritée le week-end dernier par le cadre verdoyant de la région de Béni H'midène, la manifestation a brillé surtout par son caractère inédit et original. Une belle journée qui commence par un accueil chaleureux au siège de l'APC, avant d'entamer une virée vers la région magnifique de Souiri, située à 7 km de Béni H'midène, où les nombreux randonneurs ont pu admirer la beauté d'une nature encore inexplorée. Un forum culturel est improvisé à l'ombre des arbres, près des ruines d'un moulin à eau remontant à l'époque coloniale, érigé dans l'oued Sbikha. A partir de la colline, et à quelques kilomètres à la ronde, on peut voir les hauteurs de Djenane El Bez (le jardin du Faucon), la région de Sabkhat Aïn Tala, célèbre pour ses dolmens, les vestiges des fermes romaines de Tawakas et le site de Zaouia. Selon Mohamed-Lamine Bouchareb, P/APC de Béni H'midène, la région compte 12 sites archéologiques de différentes civilisations. « C'est une richesse qui mérite d'être étudiée, classée et revalorisée pour être sauvegardée pour les futures générations », a-t-il affirmé. « Nous avons effectué plusieurs démarches auprès des autorités et nous espérons que le ministère de la Culture s'intéresse à ces vestiges en vue de prévoir leur réhabilitation », a noté Mechati Mehira, président de l'association Tiddis. Pour marquer la pause déjeuner, on ne peut s'offrir mieux qu'un plat traditionnel, avec les délicieux bradjs et un verre de petit lait. On ne visite pas Beni H'midène sans prendre le chemin tracé parmi les champs de blé vers le mausolée de Quintus Lollius Urbicus, l'enfant de la région devenu préfet de Rome au milieu du IIème siècle de notre ère. Une dernière étape avant d'aller se « ressourcer » à Tiddis, ancienne Castellum Tidditanorum ou « Qcentina Leqdima », la nouvelle « Mecque » pour les nombreux touristes nationaux et étrangers. Ils sont de plus en plus nombreux, et ils viennent même d'Europe, du Japon et des Etats-Unis. Le site, construit sous forme d'une citadelle perchée sur la montagne, découvert par l'archéologue français André Berthier, a fait l'objet de fouilles entre 1941 et 1973. Depuis, on n'a rien fait pour sa sauvegarde. Sur une superficie de 42 km2, seuls 7 ont été « exhumés ». Le projet de réhabilitation du site tarde toujours à voir le jour. Tiddis est devenue aussi un lieu de culture qui abrite, chaque année, les poètes de tous bords pour une rencontre conviviale dans les bras de Dame nature. Une « poésiade » devenue une tradition culturelle à Beni H'midène, qui mérite d'être encouragée, et surtout soutenue par les autorités de la wilaya. Pourquoi pas ne pas en faire un forum culturel national ?