Seulement 18% de la production nationale de lait est collectée pour être utilisée par les transformateurs, a révélé hier le directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), Hafid Djellouli, dans une déclaration à El Watan. La collecte du lait cru, issu des fermes d'élevage, est certes passée de 218 millions de litres en 2008 à 314 millions de litres en 2009, mais l'intégration de ce produit dans le circuit industriel reste insuffisante. L'Onil s'est fixé comme objectif d'arriver à un taux de 35 à 40% (environ 500 millions de litres) d'utilisation de lait cru par les laiteries en 2010 afin de réduire la facture des importations, a indiqué M. Djellouli. « On va vers une réduction drastique de l'importation de la poudre de lait. Nous avons mis en place un dispositif incitatif afin d'encourager les laiteries à travailler avec les éleveurs et les collecteurs », a-t-il poursuivi. Les importations de poudre de lait ont atteint 121 000 tonnes en 2009, en baisse par rapport à 2008, où elles avaient été de 145 000 tonnes. Selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), la facture des laits et produits laitiers s'est établie à 862,76 millions de dollars en 2009, contre 1,28 milliard de dollars en 2008, soit une baisse de 32,9%. Cette tendance baissière se poursuit en 2010. En janvier, le montant des importations de ces produits a atteint 52 millions de dollars, contre 100 millions de dollars durant la même période de l'année dernière, enregistrant ainsi une baisse de 48%. Cette baisse des importations s'accompagne d'un engouement pour l'élevage bovin, souligne le DG de l'Onil. Plus de 14 000 génisses ont été importées par les éleveurs en 2009 contre seulement 1200 en 2008. Les différents maillons de la filière, à savoir les éleveurs, les collecteurs et les industriels, ont été encouragés par le système des primes, a-t-il ajouté. Ces professionnels perçoivent respectivement 12 DA/l à la production, 5 DA/l à la collecte et 4 DA/l à l'intégration. Le retard mis pour le versement de ces primes est en passe d'être réglé, assure notre interlocuteur. « Il y a un grand potentiel », relève en outre M. Djellouli. La production du lait cru est passée de 2,23 milliards de litres en 2008 à 2,45 milliards de litres en 2009. Les besoins du marché sont estimés à 1,5 milliard de litres pour le lait en sachet qui reste le plus prisé par les couches populaires pour son prix subventionné. Selon le ministère de l'Agriculture, le chiffre d'affaires de la filière a atteint 160 milliards de dinars en 2009 et a permis la création de quelque 100 000 emplois permanents. Selon la même source, la filière compte 13 000 éleveurs, 129 laiteries et 650 collecteurs. L'Onil approvisionne 90 laiteries à l'échelle nationale dont 15 du secteur public. Un programme d'affectation régulier a été établi afin de ne pas connaître de rupture de stock et de pénurie, note le premier responsable de cet organisme. Il indiquera que les quelques perturbations qui ont été signalées dans certaines régions sont conjoncturelles. « Le marché n'est plus perturbé. Les approvisionnements sont réguliers, que ce soit pour les laiteries privées ou publiques », a-t-il soutenu.