La filière lait, qui se débat une nouvelle fois dans des problèmes d'approvisionnement en poudre de lait, comme annoncés par certains transformateurs, n'en finit pas d'occuper le devant l'actualité. La pénurie du lait en sachet, constatée depuis quelques jours dans certaines régions du pays, remet sur la table la problématique de la dépendance de l'importation pour faire fonctionner les unités de production. Selon le directeur général de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), Hafid Djellouli, invité de la chaîne III de la radion nationale, "il n'y a pas de crise mais des inquiétudes chez les transformateurs et aucune restriction dans les quotas n'a été appliquée.” Il affirme qu'un cadre de concertation a été mis en place et des réunions regroupent tous les acteurs de la filière. Hafid Djellouli a souligné, par ailleurs, que le montant des importations de la poudre de lait, en 2009, était de " 300 millions de dollars ". Une facture qui reste salée pour toute la filière qui se déploie pour inverser la tendance. D'où l'objectif tracé par l'ONIL cette année de la réduire de " 20 % à 30 % cette année ". Pour y arriver, les responsables de l'ONIL comptent développer davantage le circuit de la collecte. Ce qui n'est une chose aisée pour le moment. Les chiffres avancés par le DG de l'ONIL attestent de la difficulté de la tâche car sur les " 129 transformateurs laitiers, seuls 4 le font régulièrement, alors que 36 ne le font pas du tout " a-t-il révélé. Comment intéresser donc les transformateurs à aller de l'avant et réussir à intégrer le lait cru dans la production ? Pour Hafid Djellouli, les moyens " existent ". Pour intégrer le lait cru dans la production, il est prévu de " créer des centres de collecte,w d'autant qu'il y a un gisement important qu'il faut seulement exploiter ". Des mesures incitatives sont aussi prévues comme le soutien financier à travers la "prime de lait dont l'enveloppe est de 6 milliards de dinars sur un total de 12 milliards consacré à toute la filière ", a-t-il déclaré. La mise en œuvre de cette batterie de dispositions permettra de relever le niveau d'intégration du lait cru de " 18% en 2009 à 30% en 2010 ". Il s'agit de "créer un climat favorable pour la promotion du lait cru au sein des transformateurs ". Optimiste, le Dg de l'ONIL évoque un objectif de " 500 millions de litres à collecter cette année sur une production de 32 millions pas mois". Le programme s'appuie évidemment sur l'importation de vaches laitières. A ce propos, il rappellera qu'en 2009 près de 14.000 vaches laitières ont été importées par des privés et plus de 12.700 vaches ont été importées au cours du premier semestre 2010.