La maison de jeunes d'Ighzer Amokrane a accueilli, du 28 au 31 mars, une exposition d'arts traditionnels parrainée par la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Béjaïa. Cette manifestation, dont le coup de starter a été donné par les autorités locales et de tutelle, s'est donnée pour objectif de montrer et de promouvoir l'art traditionnel berbère et la mise en valeur du savoir-faire des artisans de la wilaya à travers leurs produits. « 18 stands d'exposition sont mis en place par 70 participants que nous avons pris en charge en demi-pension. Nous aurions aimé les héberger mais en l'absence d'une auberge de jeunes, nos invités sont obligés de repartir chez eux, en fin de journée. C'est dire l'importance de la réalisation d'une telle structure d'accueil », nous dira Mohand Laid Djerroud, directeur de la maison de jeunes organisatrice. Parmi les exposants qui ont pris possession des espaces mis à leur disposition au sein de cet établissement, nous citerons, entre autres, les Maisons de jeunes de Tibane, Amizour, Kherrata, Barbacha, Aokas, F. Ramtani de Béjaïa, les CSP de Derguina et d'Ouzellaguen ainsi que les associations Med-Action d'Akbou, Horizons d'Ouzellaguen et Adrar N'Fadh d'Aït Smaïl. Des objets traditionnels usités dans l'agriculture et en cuisine, des robes kabyles, de la poterie, des pièces de monnaie anciennes et des sculptures sur bois y sont exposés. Madame Baouz, spécialisée dans la robe kabyle ancienne et contemporaine, nous expliquera l'évolution de cet effet vestimentaire à travers les âges : « la laine prélevée de la fourrure ovine était à la base de tout habit dans l'antiquité. On en confectionnait grâce au métier à tisser des couvertures et des vêtements. Avec le temps, on les imprégnait de teinte pour diversifier leurs couleurs et leur donner des apparences plus chatoyantes ». Et d'ajouter : « La robe kabyle est passée de Taksiwt au Beldi avant de connaitre la production industrielle avec, à chaque fois, de nouveaux motifs et de nouvelles touches à la mode ». L'ancienneté et l'authenticité de certaines œuvres exposées invitent le visiteur à remonter le temps à la découverte de la créativité des ancêtres en le plongeant dans les profondeurs de la culture berbère. « Le plus important, justement, est de prendre soin de tout ce patrimoine ancestral », soulignera Zahir Mekhloufi, membre de l'association Horizons. « Takrocht et Lqes sont, à titre d'exemple, des ustensiles qui gardent mieux le goût et la fraîcheur respectivement du petit-lait et de l'eau par rapport aux sachet en plastique et autre bouteille en verre », nous fera-t-il remarquer. Si les fins gourmets n'ignorent pas ces détails, cette semaine des arts traditionnels a constitué une bonne occasion pour les générations montantes d'en savoir davantage.