Après les fuites d'hydrocarbures provenant de l'oléoduc reliant Hassi Messaoud au port de Béjaïa, qui ont provoqué une véritable catastrophe écologique en contaminant la nappe phréatique de la plaine de Beni Mansour, Sonatrach promet d'amplifier le processus de dépollution des lieux. Outre le pompage des nappes de pétrole flottantes, Sonatrach s'apprête à utiliser des buvards absorbant les hydrocarbures pour dépolluer les eaux souterraines. Sonatrach injectera également dans l'oléoduc « un outil intelligent » capable de détecter « toutes » les fuites qui surviendraient sur le pipeline. C'est ce qu'a révélé Belaïd Akrour, directeur local de l'industrie et des mines, désigné à la tête de la commission d'enquête instituée par le wali pour faire la lumière sur la catastrophe écologique dont est victime la plaine de Beni Mansour. A rappeler qu'un expert en environnement sollicité par les riverains de Beni Mansour avait conclu à « la pollution de la nappe phréatique par le pétrole ». Des hydrocarbures se sont échappés de l'oléoduc et ont été charriés vers l'oued Amarigh, qui irrigue la plaine de Beni Mansour, provoquant la contamination de cinq puits. Face à cette catastrophe, le wali de Béjaïa a diligenté une commission d'enquête composée des directeurs de l'industrie et des mines, des services agricoles, de l'hydraulique et de l'environnement ainsi que d'élus, d'un représentant de Sonatrach, du président APC et d'un représentant des habitants de Beni Mansour. La commission qui s'est rendue sur les lieux, le 5 avril dernier, vient de rédiger un compte rendu sous forme d'un rapport qui devra être remis au wali avant le 12 avril. « La commission a effectivement pris acte de la pollution des eaux générée par la fuite survenue le 16 décembre 2008 », soutient M. Akrour, qui affirme que « la fuite a été colmatée le lendemain ». « La dépollution est une opération de longue haleine », poursuit encore notre interlocuteur, qui estime qu'« il reste encore une couche mince de polluants flottant sur les eaux ».