L'affaire du caillassage du bus de l'équipe d'Algérie par des supporters égyptiens, le 11 novembre 2009 au Caire, à trois jours de la rencontre Egypte-Algérie comptant pour la dernière journée des éliminatoires combinées CAN et Coupe du monde 2010, inquiète beaucoup les responsables de la Fédération égyptienne de football (FEF). C'est ce qui résulte de la dernière sortie médiatique de Hani Abou Rida sur une chaîne de télévision cairote. Membre du comité exécutif de la FIFA, dirigeant très respecté dans son pays, Hani Abou Rida s'est laissé aller à des confidences concernant le verdict que rendra la FIFA sur l'affaire de l'agression des joueurs algériens aux abords de l'Iberhôtel, qui avait fait trois blessés : Lemmouchia, Halliche et Saïfi. Depuis cette date, le dossier est en souffrance sur les bureaux de la FIFA qui, entre-temps, a auditionné toutes les parties : ses trois représentants qui ont constaté sur place la nature et la gravité de l'incident et de la blessure des joueurs et les responsables des deux fédérations (FAF et FEF). La FIFA a pris tout son temps pour étudier l'affaire. Elle a reporté plusieurs fois son verdict. Justement, Hani Abou Rida a levé un coin du voile sur la sentence que compte rendre la FIFA, à une date que tout le monde ignore. Pour le dirigeant égyptien, « la FIFA prononcera, probablement, une suspension du terrain du Caire et nous obligera à jouer quelques matches en dehors de la capitale. Notre fédération dispose des moyens appropriés pour organiser des matches officiels en dehors du Cairo Stadium. Cette pénalité sera accompagnée, très certainement, d'une sanction financière ». C'est le scénario prévu par El Watan qui, dans plusieurs éditions, avait fait état de cette « issue très favorable à l'Egypte par rapport à l'extrême gravité des événements qui se sont produits le 11 novembre 2009 au Caire ». Les tergiversations de la FIFA qui, jusqu'à ce jour, a reporté le verdict, laissent indiquer une « entente (parfaite) entre elle et son affiliée, la Fédération égyptienne ». Habituellement, pour moins que cela, la FIFA sanctionne durement les responsables de fautes et dépassements. Pour « propos malveillants à l'égard des journalistes argentins après la qualification de l'Argentine en Coupe du monde, la FIFA a lourdement sanctionné le sélectionneur Maradona, sans attendre des mois pour le faire. Dans le cas de l'incident du Caire, ce sont des joueurs (algériens) qui ont été agressés, blessés alors qu'ils étaient en déplacement et que le pays hôte était tenu d'assurer leur sécurité avant, pendant et après le match (statuts et règlements de la FIFA). Six mois après le grave incident, la FIFA n'a toujours pas réagi. Aurait-elle adopté la même attitude si à la place de l'Algérie, il y avait l'Angleterre, la France, l'Allemagne... ou tout autre ténor du football européen ? », s'interrogent des observateurs d'ici et d'ailleurs. La FIFA aurait-elle peur de l'Egypte ? La réponse n'est pas loin de l'interrogation.