Le marché de l'emploi est dominé par les dispositifs d'aide à l'insertion des jeunes, mis en place par les pouvoirs publics. Une journée thématique autour de l'emploi a été organisée jeudi dernier au siège de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou (APW), par la Commission des affaires sociales et de la santé de la même institution. Au cours des débats, élus et représentants de l'exécutif ont passé au crible un secteur dans lequel il reste beaucoup à faire pour satisfaire les aspirations des jeunes demandeurs d'emploi. Le chômage est d'ailleurs au centre de l'actualité locale avec la protestation de rue enclenchée par les jeunes de Tizi Rached, qui ont fermé la zone industrielle d'Oued Aïssi pour réclamer des postes d'emploi. Le chômage dans la wilaya de Tizi Ouzou a atteint des proportions alarmantes. Avec un taux qui touche 25% de la population active, Tizi Ouzou enregistre le double de la moyenne nationale. Si les démarches initiées par les pouvoirs publics pour la résorption du chômage suscitent l'intérêt de milliers de demandeurs d'emploi, il n'en demeure pas moins qu'en dehors des mécanismes d'appui à la création d'activité et de l'emploi gérés par l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) ne fait que pérenniser la précarité social des postulants. C'est dans ce sens que les intervenants à la cette journée d'étude ont abondé. L'optimisation de l'offre publique et du secteur privé en matière de postes permanents, afin de parer à la précarité, a été soulevée par des élus. Le Dr Boudarène, député RCD, constate d'abord que « la politique de l'emploi dans notre pays précarise l'emploi au lieu de le pérenniser. Pourtant, il revient moins cher à l'Etat de créer des postes d'emploi durables (50 000 DA) alors qu'il lui faut le double pour créer un poste dans le cadre du filet social ». Et ce, avant d'ajouter : « Il faut qu'il y ait une politique incitative au niveau de la wilaya pour attirer des investisseurs et améliorer l'environnement des entreprises existantes pour lutter contre la délocalisation des unités de production. » Il propose, à cet effet, d'encourager « l'investissement dans le domaine de l'environnement et le tourisme, deux secteurs qui sont inexploités et pour lesquels l'Etat n'a budgétisé que 5,7 milliards de dinars seulement ! ». Par ailleurs, depuis son lancement en 2008, le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) a réalisé 10 631 placements dans les secteurs privé et public. Dans le cadre du même dispositif, 499 jeunes ont pu bénéficier d'une permanisation au titre des différents contrats. Pour sa part, l'agence de wilaya de l'emploi (AWEM) a enregistré 27 904 demandes d'emploi, à travers ses 8 agences locales, à décembre 2009. 4194 ont été placées dont 515 permanentes et 3679 temporaires. L'on constate également que les offres d'emploi émanent principalement des opérateurs privés nationaux avec 3771 offres contre 937 offres publiques et 184 propositions des investisseurs étrangers.Par ailleurs, depuis la création du dispositif ANSEJ, 21 170 projets ont été déclarés éligibles sur les 26 165 dossiers déposés. Par contre, 9262 seulement sur les 21 170 ont bénéficié d'un accord bancaire. Il a été soulevé dans l'hémicycle de l'APW les conditions contraignantes des banques et leur lenteur dans l'exécution qui peut coûter jusqu'à 3 mois d'attente aux porteurs de projets.