Les travaux du colloque international sur l'employabilité et l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur, organisés à l'université 8 Mai 1945 par le consortium des universités de Skikda, Biskra, Oum El Bouaghi, Tébessa et Guelma, sous le thème : « Recherche des mécanismes de suivi et de mise en œuvre d'un programme d'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur », ont été clôturés ce dimanche. Deux journées qui ont vu défiler des conférenciers de nationalités canadienne, belge, française, marocaine, tunisienne, et algérienne, dans le but de mettre en exergue leur expérience en matière d'outils de pilotage, et par là même guider les nouveaux diplômés dans leur recherche du travail. L'approche de cette problématique, selon les intervenants, dépend de l'offre d'emploi qui n'est pas la même dans chaque pays, compte tenu du nombre d'étudiants fraîchement diplômés chaque année et du conglomérat embaucheur. Dans ce contexte, que font nos voisins tunisiens et marocains ? Mohamed Asri, président de l'agence internationale pour le développement économique et social, représentant l'expérience marocaine en matière d'employabilité, nous déclare en marge du colloque : « Bien sûr, il y a au Maroc l'agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) qui est un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elle est chargée de procéder à la prospection, la collecte des offres d'emploi auprès des employeurs et la mise en relation de l'offre et de la demande d'emploi. Au Maroc, l'Etat octroie 85% des fonds pour la création d'une entreprise, avec une période de grâce de 2 années. Mais en parallèle, en ce qui nous concerne, il y a un travail associatif qui s'opère depuis janvier 2010, et pour six mois. Nous avons chargé neuf associations, préalablement formées et financées par une ONG française, le PNUD, et la CEE, dans les régions de Fès, Tanger et Tétouan avec chacune 150 étudiants. » L'expérience de la Tunisie, rapportée par M. Belhadj de l'université de Sfax, se distingue par l'installation, il y a plusieurs années, d'un observatoire de l'emploi et l'inculcation de l'entrepreneuriat chez les écoliers, lycéens et universitaires, a suscité chez le Dr Nadji Khaoua de l'université Badji Mokhtar de Annaba, le besoin d'établir un comparatif entre les deux pays voisins, auquel a participé Mohamed Asri. Ainsi, N. Khaoua nous déclare : « Il y a trois fois plus d'étudiants en Algérie » qu'en Tunisie, soit 350 000 en Tunisie contre plus d'un million en Algérie. A contrario, le rapport s'inverse en matière d'entreprises recensées, soit 400 000 en Algérie contre 2 millions en Tunisie. Ahuri par cette situation, N. Khaoua qualifiera le nouveau système LMD en Algérie de « machine à produire des chômeurs », vu que ce système réduit considérablement la durée des cursus conventionnels. Les expériences canadienne, belge et française mènent inéluctablement, selon les universitaires maghrébins, à une approche plus basique du problème, vu que les conditions politiques, socio-économiques et culturelles n'ont pas atteint le degré de maturité souhaité, et que beaucoup reste à faire de ce côté de la rive de la Méditerranée. Notons enfin que la prochaine édition de ce colloque international aura lieu à Tébessa.