Le président de la République socialiste du Vietnam, Ngyen Minh Triet, est à Alger depuis avant-hier pour une visite d'Etat de trois jours qui s'achève aujourd'hui, à l'invitation du président Abdelaziz Bouteflika. Cette visite traduit, selon le communiqué de la Présidence, « les liens d'amitié et de solidarité qui unissent l'Algérie et le Vietnam et s'inscrit dans la tradition de dialogue et de concertation au plus haut niveau ». Une concertation qui portera sur « les voies et moyens de renforcer les relations bilatérales et la promotion du partenariat, notamment dans ses volets économique, culturel et technique, ainsi que sur les questions internationales et régionales d'intérêt commun », a ajouté le communiqué officiel. Il est vrai qu'entre l'Algérie et le pays de Hô Chi Minh, c'est une vieille histoire d'amour et d'amitié qui remonte au temps des mouvements de libération nationale. Mais il reste que la solidité des rapports politiques et diplomatiques n'est pas suivie d'une coopération économique importante ; seuls quelques contrats sont signés en matière énergétique. Le volume des échanges entre les deux pays demeure modeste. Il est évalué, pour 2008, à environ 100 millions de dollars seulement – la tendance s'est stabilisée – et ce, malgré la multiplication des rencontres entre les acteurs économiques. La commission mixte algéro-vietnamienne en est à sa 8e session ; la 9e se tiendra cette année à Alger. Les produits que l'Algérie importe du Vietnam sont essentiellement le café, le riz, le poivre, le poisson congelé, qui sont les principales ressources naturelles du pays, ainsi que des machines et équipements. investissements étrangers Le Vietnam, qui était sur une trajectoire ascendante, a connu 7 années consécutives de croissance depuis 2001, pour atteindre 8,5% en 2007. Une dynamique qui lui a « permis de réussir un décollage économique spectaculaire, avant que la crise économique mondiale ne lui donne un coup de frein. Son PIB était de 5,3% en 2009, soit la plus mauvaise performance du pays en une décennie », a estimé la Banque asiatique du développement (BAD). La vigueur de la demande intérieure, avec une forte hausse de l'investissement étranger et la dynamique des exportations qui représentent 50% du PIB (selon les statistiques du FMI) sont les principaux moteurs de cette croissance. Cette République « communiste », en accédant à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2007, est entrée de plain-pied dans l'économie de marché. Un « choix » économique qui nécessite la conquête de nouveaux marchés, d'où l'intérêt qu'elle porte à l'Algérie. « La position stratégique de l'Algérie en Afrique du Nord est à même de favoriser l'ouverture du commerce extérieur vietnamien sur le marché africain », avait déclaré le vice-ministre vietnamien de l'Industrie et du Commerce, Nguyen Thânh Bien, lors de sa visite à Alger, l'an dernier. Pas si simple, dans un environnement mondial aux forces économiques très déséquilibrées. Une situation qui a obligé Hanoï à tenté d'envisager un contrôle des prix sur des produits comme le pétrole, le ciment, l'acier et le gaz. Ce qui n'a pas laissé certains pays membres de l'OMC sans réagir. Les Etats-Unis en premier. Robert Hormats, sous-secrétaire d'Etat à l'Economie, l'Energie et l'Agriculture, a mis en garde, lundi, le Vietnam contre les conséquences du contrôle des prix qu'envisage le Vietnam.