Après le classement, l'année écoulée, du site paléontologique de Aïn Lehnèche, à Guelta Zerga, daïra d'El Eulma, trois nouveaux sites viennent d'être classés patrimoine national par la conservation archéologique de la wilaya de Sétif. Un classement tant attendu en raison de la menace qui pèse sur les différents sites et monuments qui se trouvent un peu partout dans la wilaya, en particulier dans la ville de Sétif. Les trois nouveaux sites classés sont les suivants : le mausolée de Scipion l'Africain, situé sur les hauteurs de la ville de Sétif, lequel après avoir subi des dommages importants, a été restauré, nettoyé et clôturé ; même si maintenant il est étouffé par les habitations, ce classement aura tout de même un impact pour sa valorisation et sa protection. Le second site est également situé dans la ville de Sétif, à quelques centaines de mètres seulement en aval, c'est le château d'eau Barral (bain romain dans le jardin Reffoufi, découvert en 1876) ; ce monument d'une grande importance a été restauré. En plus de sa valeur archéologique, c'est aussi un noyau principal pour l'alimentation en eau potable de la ville de Sétif. Le dernier site est celui de la ville antique de Mons, situé au lieudit Henchir El Ksar, dans le bassin de Beni Fouda, daïra de Djémila, à une vingtaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya, sur les rives de Oued Safsaf. Il est à noter que cette cité a été par le passé une grande municipalité romaine de par son emplacement sur l'itinéraire Sitifis-Cuicul, dont les premières inscriptions latines, trouvées sur les lieux, remontent à 157 après J.C. Ces vastes terres à haute valeur agricole n'ont pas échappé à Henri Dunant qui, lors de son premier voyage en Algérie, notamment dans la wilaya de Sétif, en 1853, s'était intéressé de près à cette localité et y avait créé les moulins de Mons Djemila une année seulement après. Le fondateur de la Croix rouge internationale et prix Nobel de la paix en 1901 en tirera un grand profit en transformant son affaire en société industrielle et financière, et mieux encore, en s'installant carrément à Sétif pour faire fructifier son affaire. Il est à noter que de nombreux autres sites, dont certains sont dans un état d'abandon, attendent leur classement, à l'instar de la ville musulmane de Ikdjene dans la daïra de Beni Aziz, des vestiges de Kef Lahmar, dans la commune de Beïda Bordj, et du site de Tidjelaoua, à Tachouda. Pour les autres sites situés dans la ville de Sétif, leur valorisation et leur protection est assurée, en attendant leur classement ; l'on peut noter, entre autres, le Jardin d'Orléans (Emir Abdelkader) la mosquée El Atik et les différentes fontaines réparties à travers la ville, sans oublier la Citadelle.