Acculée par une menace de grève générale et illimitée, dont l'ultimatum est fixé au 30 avril prochain, la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar semble en panne d'idées pour ramener la sérénité dans l'entreprise. C'est du moins l'impression évoquée par le syndicat au terme de la réunion tenue mercredi dernier avec Daniel Atlan, le directeur des ressources humaines (DRH). « La réhabilitation de la cokerie et du plan d'investissement global 2010-2014 à ArcelorMittal El Hadjar ne seront pas lancés de sitôt. Notre employeur tergiverse et use de tous les subterfuges pour reculer aux calendes grecques le lancement des opérations d'investissement. Sa mission prioritaire est de pousser 1200 travailleurs au départ volontaire à l'échéance 2011, en prévision des prochaines négociations du pacte de partenariat avec le gouvernement algérien », est-il expliqué dans un communiqué du syndicat adressé à notre rédaction. Plus grave encore, les signataires du document font état de « l'arrogance » de M. Atlan à l'encontre du secrétaire général du syndicat, Smaïl Kouadria. « Le DRH a usé d'un vocabulaire à la limite de la correction à l'encontre du secrétaire général du syndicat lorsque ce dernier a émis un niet catégorique à l'option de ‘dégraisser' 1200 travailleurs avant de lancer la réhabilitation de la cokerie et le plan d'investissement global 2010-2014 dont l'enveloppe est de l'ordre de 140 millions de dollars », est-il écrit dans ce communiqué, dont les rédacteurs exigent des excuses officielles de la part de la direction générale. Contactée, la direction d'ArcelorMittal nous a appris que le DRH était parti en congé en France, au lendemain de cet incident. Un incident qui pourrait peser lourd sur le climat de l'entreprise. Les 7200 sidérurgistes ont d'ailleurs réagi immédiatement en bloquant l'accès au complexe aux ressortissants français travaillant sur le site, durant plusieurs heures.