Photo: HORIZONS. Une seule journée de grève de la faim, entamée dimanche dernier, par le secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal El Hadjar, Smaïl Kouadria, a suffi aux travailleurs du complexe pour avoir gain de cause. Action entreprise pour protester, rappelons-le, contre le refus de la direction générale de l'entreprise de payer les neuf jours de grève observée du 12 au 20 janvier dernier au niveau de l'usine. La direction semble céder à la pression du syndicat puisqu'elle a décidé, indique l'initiateur de la grève de la faim, de payer à l'ensemble des travailleurs grévistes, huit jours sur neuf. Le neuvième jour sera payé, explique le syndicat, sous forme de prime, par le fonds des œuvres sociales de l'entreprise à l'occasion de la prochaine fête religieuse du Mawlid Ennabaoui. Mieux, la direction générale, ajoute le syndicat, a également retiré la plainte qu'elle avait déposée contre lui, auprès du tribunal d'El Hadjar. Celui-ci avait ordonné le 20 janvier dernier, dans un jugement en référé, faut-il le rappeler, la suspension de la grève entamée par les travailleurs. Ces derniers, au nombre de 7200, avaient observé un mouvement de protestation pour réclamer notamment la réhabilitation de l'unité de la cokerie, mise à l'arrêt depuis des mois en raison des pannes signalées dans son fonctionnement. Aux premiers jours de la grève et en dépit de la pression des fonctionnaires, la direction a jugé « non indispensable » l'unité de la cokerie pour le fonctionnement du reste de l'usine. « Le groupe ArcelorMittal est en capacité de sécuriser l'approvisionnement de l'usine en coke. La cokerie n'est pas au cœur du processus de fabrication de l'acier ». Or, lors d'une réunion tenue à Alger, le conseil d'administration d'ArcelorMittal El Hadjar a décidé, dans une résolution finale, de procéder à la rénovation de la cokerie. Des expertises étrangères se penchent ces jours-ci pour évaluer les coûts de la rénovation, estimés initialement à 40 millions de dollars. Le conseil a adopté également lors de la même réunion, le plan d'investissement global du complexe d'El Hadjar pour la période 2010-2014. Dans une déclaration rendue publique, le syndicat avait déclaré que « le conflit a été réglé grâce à l'intervention du président de la République ».