Depuis le retour progressif des beaux jours, quelques établissements scolaires de la wilaya de Constantine vivent au rythme des journées de sensibilisation, principalement destinées à initier collégiens et lycéens sur la question de l'environnement et de l'importance de l'arbre dans la vie de l'être humain. Après des visites aux CEM des communes de Aïn Abid, Ouled Rahmoun et Ibn Badis c'était au tour du lycée technique de la cité Zaouche, jeudi dernier, d'accueillir le président de l'association pour la protection de la nature et de l'environnement (APNE), accompagné de M. Halimi, représentant de l'APW et rapporteur à la commission de la santé, tous deux venus rencontrer les élèves, en attente de renseignements et de conseils dans le domaine de l'environnement. Cette tournée de l'APNE au niveau des établissements scolaires s'inscrit dans le cadre des préparatifs pour la Journée mondiale de l'environnement célébrée le 5 juin de chaque année. Pour ce faire, cette halte au lycée Zaouche fut l'occasion de créer un club de l'environnement où un nombre d'élèves aura à planter un arbre et s'en occuper pendant toute la durée de sa scolarité. De par la nature des glissements de terrain, les acacias ont été privilégiés par l'association qui fournira environ une vingtaine de plants. Enthousiastes à l'idée de devoir s'occuper et d'entretenir chacun « son » arbre, l'événement sera l'occasion pour les élèves d'exposer les problèmes qu'ils rencontrent au quotidien dans leur lycée « oublié ». Effectivement, ce lycée de la cité Zaouche, bien que flambant neuf et spacieux, n'offre pas que des avantages aux habitants de la cité pratiquement coupée de toutes les commodités. Manquant cruellement de moyens de transport, les élèves usent du système D pour rejoindre chaque jour les bancs du lycée, mais également pour retourner chez eux. L'auto-stop, les chauffeurs de taxis fraudeurs et souvent la marche sont le lot quotidien de centaines de jeunes filles et de jeunes garçons venant de plusieurs quartiers tels que Ben Chergui, Boudraâ Salah, El Hattabia et parfois même du centre-ville. Le directeur de l'établissement pour sa part abordera la question de demi-pension inexistante au lycée et la situation des jeunes filles se trouvant dans un quartier où l'insécurité règne. Au moment où nous quittions le lycée, et semblant même oublier l'objet de la visite, les lycéens et leur directeur insisteront une dernière fois pour nous informer que toute la région n'a pas été desservie en eau potable depuis maintenant cinq semaines. Même si l'initiative de l'APNE fut fort instructive et intéressante pour les lycées, la réalité réussira à prendre le dessus et les inciter ainsi à faire, en priorité, part de leurs soucis et de leurs difficultés dans ce quartier jugé marginalisé.