Deux corvettes lance-missiles (El Kirch et Salah Raïs) et un bâtiment escorteur et de lutte anti-sous-marine de la marine algérienne participeront, aujourd'hui, à des manœuvres tactiques avec des unités de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Des manœuvres qui ont pour objet « les opérations d'interdiction maritime », selon le colonel Chérif Adnane, chef de la cellule de communication du Commandement des forces navales (CFN). Cela permettra, en tout cas, de préparer la marine algérienne qui doit, pour la première fois de son histoire, participer à des exercices à l'extérieur du pays avec des unités navales d'un pays euroméditerranéen. Toujours selon la même source, une unité turque viendra en Algérie dans moins d'une semaine. Cela étant, les unités de l'OTAN de la force d'intervention rapide appelée Groupe maritime permanent (SNMG 2) ont accosté vendredi dernier le port d'Alger pour une visite de quatre jours. Elles sont composées de sept frégates en plus d'un navire de soutien logistique relevant de sept pays, à savoir les Etats-Unis, l'Italie, la Turquie, l'Allemagne, la Grèce, la Hollande et l'Espagne. Il faut savoir que l'escale d'Alger a été « programmée depuis longtemps », avait insisté le commandant du SNMG 2, le colonel-major Ionis Karaiskos, lors d'un point de presse organisé le même jour. Cela tout en indiquant que les contacts entre les deux partenaires sont appelés à « s'intensifier davantage par le biais d'autres escales qui interviendront dans les années à venir ». Il est à relever que le même jour où accostaient les unités de SNMG 2 à Alger, les ambassadeurs des pays membres de l'OTAN et des hauts responsables des six pays arabes du Golfe étaient présents à Rome avec Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général de l'Alliance atlantique. Une rencontre qui intervient dans le cadre de l'Initiative de coopération d'Istanbul (ICI), adoptée en juin 2004 et qui a pour objectif de renforcer les liens de coopération entre l'organisation et plusieurs pays arabes. A ce jour, trois pays - le Koweït, Bahreïn et le Qatar - ont formellement rejoint ce programme de coopération bilatérale. Les autres pays du Golfe devraient suivre « prochainement », selon l'OTAN. Cela vient renforcer apparemment la réunion, tenue le 17 novembre 2004 à Bruxelles, entre les chefs d'état-major des pays de l'OTAN avec leurs pairs des sept pays faisant partie du « Dialogue méditerranéen » (Israël, Egypte, Jordanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Mauritanie). De passage à Alger, le 12 décembre 2004, Patrick Hardouin, secrétaire général adjoint délégué à la division des affaires politiques et de la politique de sécurité de l'OTAN, avait estimé « extrêmement prometteur » l'avenir de la coopération entre l'Algérie et l'Alliance atlantique dans le domaine de la lutte antiterroriste. Une semaine auparavant, quatre navires de guerre de l'OTAN avaient séjourné pendant une semaine à Alger pour des exercices avec la marine algérienne. Une escale qui faisait suite à un déplacement, le 25 novembre 2004 à Alger, du secrétaire général de l'OTAN destiné à relancer le « Dialogue méditerranéen ». Un mécanisme auquel notre pays a adhéré en 2000.