Des exercices tactiques d'une importance capitale pour l'avenir. La présence d'une très importante flotte de l'Otan dans la baie d'Alger confirme l'inquiétude - favorable à l'Algérie - des officiers des forces multinationales concernant l'avenir de la navigation en Méditerranée. C'est dans ce contexte, toujours frappé par le sceau de l'après-11 septembre 2001, que les forces navales algériennes peuvent amorcer un début de participation régionale à des missions de maintien de la paix ou de sécurisation en Méditerranée. Pour le moment, l'ANP se concentre sur ses contacts privilégiés, et accrus depuis l'année 2000, pour améliorer ses aptitudes militaires en haute mer et se mettre à niveau des forces multinationales qu'elle côtoie. Le commandant du groupe maritime permanent de la force de réaction, le Snmg2, le colonel major Ionis Karaiskos avait indiqué que le thème des manoeuvres présentes se place dans le chapitre «des opérations d'interdiction maritime». Ces manoeuvres auxquelles prendront part sept frégates en plus d'un navire de soutien logistique relevant de sept pays, à savoir l'Italie, la Turquie, l'Allemagne, la Grèce, les Etats-Unis, la Hollande et l'Espagne d'une part, deux corvettes lance-missiles (El-Kirch et Salah-Raïs) et un bâtiment escorteur et de lutte anti-sous-marine de la marine algérienne d'autre part, constituent «une première» dans les relations entre l'Algérie et l'Otan, a souligné le colonel major Karaiskos dans une conférence de presse animée à bord de la frégate grecque Themistoklis. Il a ajouté que cette escale à Alger entre dans le cadre du «dialogue méditerranéen» auquel l'Algérie a adhéré depuis l'an 2000 et intervient conformément au «programme des activités pour 2005 appuyé par les deux parties», à savoir l'Algérie et l'Otan. Demain donc, l'ancre sera levée et sa place sera donnée à l'essentiel: des manoeuvres navales tactiques en haute mer, dont la maîtrise sera un autre bonus pour une armée qui cherche à se placer au sommet des armées de la région maghrébine.