L'incertitude sur la demande et sur la reprise économique pèse sur le marché pétrolier et le niveau de production de l'Opep, a estimé hier un représentant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. « Ces incertitudes pèsent sur les investissements des membres de l'Opep », a indiqué Hasan Qabazard, directeur des recherches de l'Opep, lors de la 18e conférence sur le pétrole et le gaz au Moyen-Orient, organisée au Koweït. L'Opep, selon lui, s'interroge sur l'opportunité d'investir ou non des milliards de dollars pour accroître la capacité de production alors que les projections sur la demande du pétrole de l'Opep varient entre 29 et 36 millions de barils par jour vers 2020. « Cela signifie que l'Opep doit investir entre 180 et 430 milliards de dollars, selon la demande pour augmenter sa capacité de production », a-t-il dit, repris par l'APS. Actuellement, l'Opep qui fournit 40% du pétrole du monde, dispose d'une surcapacité de 6 millions de barils par jour, dont les deux-tiers sont détenus par l'Arabie Saoudite alors que le Koweït dit en avoir le sixième, selon M. Qabazard. Début avril, l'Opep a estimé la hausse de la demande en 2010 à seulement 0,9 million de barils par jour. M. Qabazard a souligné qu'en dépit d'un marché stable, les risques pour l'Opep demeurent, citant en cela le haut niveau de chômage dans le monde, la surcapacité de production et la dette des Etats. Aussi la spéculation représente « une menace pour le marché pétrolier », a-t-il indiqué, estimant que l'incertitude sur la demande et la volatilité des prix « rend virtuellement impossible toute planification de l'Opep ».