Appréhension n Selon le président de l'Opep, une stagnation de la demande en pétrole pourrait décourager les investissements dans les capacités de production, réclamés par les pays industrialisés. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est «préoccupée» par une éventuelle stagnation de la demande pétrolière qui ne lui garantirait pas assez de retour sur investissement si elle dépense beaucoup pour produire plus d'or noir, a déclaré, ce matin, à Madrid son président. «Nous sommes préoccupés par la stabilité de la demande» à l'avenir, a dit Chakib Khelil, par ailleurs ministre algérien de l'Energie et des Mines. M. Khelil a souligné qu'une stagnation pourrait décourager les investissements dans les capacités de production, réclamés par les pays industrialisés. «Il y a de grosses incertitudes sur ces investissements», a-t-il ajouté devant le XIXe Congrès mondial du pétrole réuni à Madrid. L'Opep estime que l'envolée des prix du pétrole pousse à l'exploitation de nouveaux gisements dans des pays non-membres du cartel. Elle craint également que cet alourdissement de la facture pétrolière, conjugué aux préoccupations écologiques des pays riches, ne poussent ces derniers à réduire leur consommation. Elle s'alarme enfin de l'état de la croissance mondiale, donc de la consommation de pétrole dans le monde. Autant de facteurs qui alimentent ses craintes sur les débouchés de son pétrole pour l'avenir, a expliqué M. Khelil. L'Opep est inquiète de «la perspective économique mondiale» et de «l'incertitude sur les prix du pétrole» qui sont très instables, a déclaré son président. Le cartel réclame «une demande future (de pétrole) crédible» afin qu'il puisse attendre «un retour sur investissement décent» s'il investit beaucoup d'argent pour accroître sa capacité de production, a ajouté le ministre algérien de l'Energie. «Nous pensons que la crise financière aura un effet sur les investissements» dans le pétrole, a-t-il ajouté. Ces prises de positions sont à l'opposé de celles des pays consommateurs, qui, confrontés à l'envolée des prix du baril de brut qui menace leurs équilibres économiques, réclament des investissements dans les capacités de production, se disant inquiets de l'évolution de l'offre pétrolière qui ne serait, selon eux, pas suffisante dans le futur. Les cours du baril de pétrole s'inscrivaient en hausse, ce matin, dans les échanges électroniques en Asie, évoluant au-dessus des 140 dollars le baril, dopés par les craintes sur les approvisionnements et les tensions géopolitiques, selon des courtiers. «Les tensions géopolitiques relatives à l'Iran continuent de peser sur le marché», a-t-on souligné.